1.000 chauffeurs par jour au Truck Center

Le Truck Center occupe une place stratégique en bordure de l’E411 à Habay. Créé il y a 25 ans, il accueille quotidiennement 1 000 chauffeurs.

Christiane Wickler, vous êtes administratrice-déléguée du Truck Center d’Habay. Depuis quand fonctionne cette infrastructure ô combien utiles pour les routiers de passage sur l’E411 ?
Le Truck Center a été créé il y a 25 ans, à l’initiative d’Idélux afin que les camions en provenance du port d’Anvers et se dirigeant vers le Grand-Duché, l’Allemagne ou la France, via l’E411, disposent d’un point de chute. Ils ont cherché des investisseurs pour gérer cette nouvelle infrastructure et ont fait appel à mon oncle Fernand Wickler.
Quels services offre aujourd’hui  le Truck Center ?
À l’origine station-service et shop, le Truck Center offre aujourd’hui de multiples services tant pour les particuliers et les routiers professionnels. En plus d’un magasin, on y trouve un restaurant pour routiers et familles, un hôtel et aussi une station lavage pour poids-lourds, camionnette ou tout type de véhicule.
Il occupe une place éminemment stratégique le long de l’E411…
Effectivement ! D’une part car il n’existe pas beaucoup d’infrastructures de repos pour les camionneurs, en bordure d’E411. Il faut savoir que 1 000 chauffeurs en moyenne fréquentent quotidiennement le Truck Center. L’E411 constitue un Eurocorridor, un axe structurant européen. C’est un axe éminemment stratégique dont nous profitons évidemment. La politique a séparé Grand-Duché et province de Luxembourg en 1839. Et aujourd’hui, l’entrepreneuriat nous rassemble. Dans une Europe dans laquelle les frontières ont tendance à se fermer, l’entente économique et le rapport fraternel entre Grand-Duché et Belgique pourrait servir de laboratoire pour le reste de l’Europe.
Avez-vous de nouveaux projets pour le Truck center ?
On vient d’investir beaucoup dans le renouvellement de la station-service. Nous avons acheté un terrain derrière dans l’éventualité d’un agrandissement ou de la création d’une nouvelle station. Nous sommes également attentifs à l’émergence des alternatives aux carburants classiques : l’hydrogène et le gaz par exemple Ainsi que l’électricité. Pour les voitures, ça commence à arriver, même si c’est encore plutôt lent. Mais pour les camions, je pense que ce sera un peu plus long. Je pense donc que le carburant a malgré tout encore un bel avenir.
Comment envisagez-vous le futur de l’E411 ?
Si l’E411 est un axe européen structurant, il est cependant amener à s’adapter et à évoluer. La mobilité s’apprête à vivre de grands changements, ainsi que le monde du travail dans son ensemble. Il va falloir tout repenser, envisager d’autres modèles. Notre monde est appelé à se reconstruire à l’aune de plusieurs défis. Tout cela est passionnant, génial ! Mais c’est maintenant qu’il faut y réfléchir. Je pense qu’à court terme, il faut régler le problème des bouchons sur l’E411, un dégât collatéral du succès de cette autoroute. Il faut travailler en amont. Une solution à court terme pour enrayer ce problème récurrent serait peut-être d’envisager la création de parkings en bordure d’E411, pour favoriser le covoiturage et envisager plus de transports publics
Pour ce qui est dû long terme, il faut là aussi anticiper. On parle beaucoup de voitures autonomes, ce qui serait un bon moyen de régler le problème des embouteillages.

L’autoroute a joué son rôle d’appel

Ikea a choisi de s’implanter au milieu des champs, à Sterpenich, il y a treize ans. La présence de l’autoroute a clairement joué en faveur de ce choix stratégique, à deux pas de la frontière avec le Grand-duché de Luxembourg.  Un choix gagnant qui a motivé d’autres enseignes à rejoindre cette zone commerciale.

Ikea, qui ne pouvait s’installer au Grand-Duché comme il  le souhaitait, à cause du moratoire sur les grandes surfaces, a trouvé à Sterpenich un compromis florissant

Il y a treize ans, le géant suédois Ikea s’implantait le long de l’E411 à Sterpenich, à quelques mètres à peine de la frontière avec le Grand-Duché.  Un emplacement idéal dans ce qui était encore un vaste terrain agricole. Douze hectares propriété d’un cultivateur jusqu’à son acquisition par le promoteur LNG-Associates basée à Gembloux. Vincent Navez et Laurent Grislain, partenaires de la société, ont géré l’ensemble du projet Ikea et plus récemment le retail park voisin. « Nous avons vendu le terrain à Ikea en 2006.  La proximité avec l’autoroute, qui est un axe routier très fréquenté, a été un argument de taille pour l’implantation de cette grande surface. C’est un atout majeur pour faire venir la clientèle. L’accessibilité au point de vente est très importante. La meilleure preuve, c’est que Décathlon et McDonald’s ont choisi eux aussi de s’implanter sur ce terrain. »
Les bretelles de sorties et d’entrées existantes vers Grass au Luxembourg et vers Sterpenich, côté belge, ont également été des arguments de vente importants. Pour Ikea, qui ne pouvait s’installer au Grand-Duché comme il le souhaitait, à cause du moratoire sur les grandes surfaces, a trouvé à Sterpenich un compromis florissant.
Six commerces supplémentaires
Depuis quelques semaines, six nouveaux commerces dédiés à l’habitat se sont installés à côté d’Ikea, qui est propriétaire des six cellules de tailles diverses allant de 1240 m2 à 2200 m2.
Parmi celle-ci, Light Galery est spécialisé dans les luminaires et vient d’y ouvrir son deuxième magasin en Wallonie.  « Le potentiel est magnifique avec la proximité du Luxembourg. Nous avions réalisé des études de marché et la clientèle luxembourgesoise a de réels besoins en matière de luminaires. L’E411 apporte une accessibilité très importante à cette clientèle. Nous sommes donc très heureux de notre implantation ici à Sterpenich », explique Roel Dekoninck, communications manager Belux chez Signify.
Non loin en remontant vers Arlon, au croisement de l’E411 et de la N81 vers Messancy, est sorti de terre l’hôtel Van der Valk et son imposante tour.  Plusieurs concessionnaires automobiles ont eux aussi fait le choix de déménager d’Arlon pour la périphérie.