De mémoire de journalistes locaux, on n’a jamais connu un procès pour l’assassinat d’un bourgmestre.

Le procès qui débutera le 23 septembre face à la cour d’assises du Hainaut, à Mons, sera hors-norme.

Tout d’abord par la nature des faits. De mémoire de journalistes qui ont traversé notre rédaction, jamais il n’y avait eu de procès pour juger le présumé assassin d’un bourgmestre. Un crime qui intervient, en plus, dans le cadre politique. C’est donc, plus que certainement, un acte judiciaire unique en Belgique qui va se dérouler.

Hors-norme également sur le plan émotionnel. Inutile de vous rappeler le choc que le décès brutal d’Alfred Gadenne a provoqué à Mouscron mais également sur l’ensemble du territoire. Il suffit de se rappeler les nombreux témoignages qui avaient suivi l’annonce. Si tous les Mouscronnois ne se rendront forcément pas à Mons, il est certain qu’ils suivront avec grand intérêt les différents rebondissements. Avec (peut-être) la larme à l’œil. La semaine sera également très difficile pour les familles. Celle du bourgmestre, bien sûr, qui voudra recevoir des réponses de la part de l’accusé. Mais aussi celle de Nathan Duponcheel qui voudra mieux comprendre le geste irrémédiable posé par le jeune homme.

Hors-norme car le procès mettra face à face deux ténors du barreau. Me Jean-Philippe Rivière défendra Nathan Duponcheel alors que Jean-Philippe Mayence représentera les proches du bourgmestre. Un affrontement qui promet.

Hors-norme enfin par rapport à l’impact médiatique que le procès va provoquer. Comme dans l’affaire Wesphael, des journalistes des quatre coins de la Belgique, mais aussi de l’étranger, devraient débarquer dans la cité du Doudou.

Dans ce contexte particulier, douze personnes joueront un rôle prédominant, les membres du jury. Des membres qui devront faire abstraction de tout ce qu’il se passera autour du procès afin de se baser sur tout ce qu’ils entendent durant la semaine, et seulement cela, pour prendre la décision la plus juste possible.

Quelle peine risque l’accusé ?

L’assassinat est le crime le plus grave du code pénal belge. Nathan Duponcheel risque donc la pepétuité. Toutefois, le Luingnois pourrait profiter de quelques circonstances atténuantes. On pense notamment à son jeune âge (seulement 18 ans au moment des faits) et à son absence d’antécédents judiciaires.

Comment se déroule un procès en cour d’assises ?

En cour d’assises, la décision finale revient aux membres du jury. Ce sont eux qui rendront un verdict de culpabilité (qui fait peu de doutes ici) puis une peine. Pour se faire une conviction, les citoyens désignés ne pourront se baser que sur ce qui se dira au sein de la salle d’audience. Durant la semaine, ils écouteront les témoignages des enquêteurs, des experts médicaux, des témoins des faits mais aussi des proches de l’accusé et de la victime. Les réponses de Nathan Duponcheel seront également très attendues.