L’annonce du décès d’Alfred Gadenne a provoqué un mélange de tristesse et de colère. Des sentiments toujours présents.

Le soir du 11 septembre 2017, la rumeur de la mort d’Alfred Gadenne a rapidement enflé. A l’officialisation de la nouvelle, de nombreux Mouscronnois, et bien d’autres citoyens, ont été comme assomés. « Je viens d’apprendre la nouvelle. Je suis littéralement anéanti », avouait de suite son collègue politicien, Philippe Bracaval. « Je suis vraiment bouleversé », ajoutait Luc Tiberghien (chef de file Ecolo en 2017), tout comme Christiane Vienne (chef de file PS à Mouscron à l’époque). Sur les réseaux sociaux, de nombreux témoignages de personnalités ont afflué. « Ma tristesse est immense. Je viens d’apprendre le décès de notre ami Alfred Gadenne », twittait Benoît Lutgen, alors président du cdH.

Le lendemain, c’est la population qui exprimait son désarroi dans nos colonnes.  « C’était quelqu’un d’unique. On ne comprend pas. C’est une catastrophe: il a toujours fait du bien autour de lui. Il a rendu service à beaucoup de monde. Qu’il repose en paix », indiquait une personne venue signer le registre mis à disposition. «  C’est impensable et dégueulasse de faire ça à un homme qui était totalement dévoué pour tout le monde. Un bourgmestre comme lui, on n’en aura plus », ajoutait Roland, un voisin.

Des milliers de personne pour lui rendre hommage

Preuve de l’onde de choc provoquée par ce fait tragique, le Roi Philippe en personne s’est déplacé à Mouscron pour voir la dépouille du défunt maïeur et soutenir la famille Gadenne.

Le 16 septembre 2017, des milliers de personnes, quidams et personnalités publiques, rejoignaient le centre de Luingne pour dire un dernier « au revoir » à Alfred Gadenne. Les plus anciens habitants du village assuraient qu’on n’avait jamais vu autant de monde dans le village. Pendant près d’une heure trente, toute cette foule défila dans l’église. Histoire de toucher une dernière fois le cercueil de « leur » bourgmestre. A la sortie, ceux-ci étaient nombreux à avoir les yeux rougis. L’imitateur mouscronnois, Fabian Le Castel, avouait : « Franchement, je ne croyais pas que ce serait aussi dur de lui dire au revoir. Alfred, je me moquais un peu de lui dans une chanson que je chante lors de chaque prestation à Mouscron. Mais j’y présentais aussi son incommensurable gentillesse. On ne pouvait pas toujours être d’accord avec sa politique. Mais c’était vraiment un gentil au grand coeur ». A la sortie du cercueil, l’ensemble de la foule leva bien haut une photo du bourgmestre. Assez naturellement, une salve d’applaudissements débuta avant qu’un « Bé Qu’in est fir d’êt Mouscronnos», hymne de la ville, ne soit entonné.

« Je revis souvent cette soirée. Il y a des moments où tout va très bien, puis d’autres où l’émotion est trop forte »

Douze mois plus tard, l’émotion était encore bien présente dans la cité des Hurlus. « Je revis souvent cette soirée. Il y a des moments où tout va très bien, puis d’autres où l’émotion est trop forte », confiait Brigitte Aubert, qui a ceint l’écharpe mayorale. Jean-Michel Joseph, chef de la zone de police, détaillait : « C’est le genre d’événement marquant dont on se souviendra longtemps, et pour lequel on pourra dire où l’on était et ce qu’on faisait à ce moment-là ».

Deux ans plus tard, les sentiments ont une nouvelle fois refait surface à l’approche du 11 septembre. Et les émotions seront encore très fortes durant la semaine de procès.