Bien qu’il soit né dans une famille de politiciens, rien ne prédestinait Alfred Gadenne à une telle carrière. Il fut pourtant un maïeur des plus appréciés de Mouscron.

De sa naissance en janvier 46 à sa mort tragique le 11 septembre 2017, Alfred Gadenne n’aura connu qu’une maison, la ferme familiale située à proximité du cimetière de Luigne, village de la Commune de Mouscron. Une ferme qu’il reprit assez logiquement et qu’il géra en même temps qu’un commerce de charbon.

La mort prématurée de son frère a tout changé

Bien qu’issu d’une famille de politiciens – son grand-père et son père ayant été bourgmestre de Luingne -, Alfred Gadenne n’était pas prédestiné à une telle carrière. C’est plutôt à son frère cadet que l’on pensait pour prendre la relève. Mais une mort trop rapide le priva de sa destinée. Alfred Gadenne accepta donc de se lancer.

Après quelques années, il devint échevin des Travaux, sous l’égide de Jean-Pierre Detremmerie. Jouissant d’une popularité sans pareil, Alfred Gadenne aurait déjà pu devenir bourgmestre en 2000 car il réalisait le meilleur score. Mais il accepta de continuer son rôle en retrait. Six ans plus tard, il réalisa un meilleur score encore et prit l’écharpe mayorale.

« un vieux Belge avec des valeurs traditionnelles l’attachement à sa terre, la loyauté envers sa ville et les gens »

Devenu député entre-temps, il privilégia Mouscron en 2014 quand il fallut faire un choix.

Bourgmestre atypique, Alfred Gadenne était un politicien à l’ancienne. Lors d’un repas, il nous confia être « un vieux Belge avec des valeurs traditionnelles l’attachement à sa terre, la loyauté envers sa ville et les gens ».

Très proche de ses concitoyens, l’homme politique avait de grandes difficultés à dire « non ». Il voulait rendre service à toute personne qui lui demandait de l’aide. Plus que représenter sa ville, et son esprit si particulier, il l’incarnait. Le Luingnois était également réputé pour « ses petites manies », comme il se plaisait à le dire. Comme le fait d’aller ouvrir et fermer, chaque matin et chaque soir, les portes du cimetière de la cité des Cleugnottes. Deux particularités qui lui seront malheureusement fatales, un triste soir de septembre.