En Tanzanie, les Îles de Paix sont partenaires d’une coopérative laitière. L’ONG l’aide notamment à professionnaliser le processus.

En Tanzanie, les Îles de Paix ne travaillent pas uniquement aux côtés des agriculteurs. L’ONG apporte également son soutien et son expertise à d’autres corps de métier, comme ce producteur de farine qui a développé une véritable petite entreprise au cœur de son village et vend désormais chaque année plusieurs tonnes de son produit.

L’ONG travaille également aux côtés d’une coopérative laitière gérée entièrement par des femmes, du côté de Karatu. « La coopérative n’a pas été créée sous notre impulsion, elle existait déjà avant nous puisqu’elle a été lancée en 2017, détaille Ayesiga Bulewa, gestionnaire de programme. Mais nous avons décidé de nous associer au projet en 2020 pour aider à professionnaliser encore un peu plus leur processus, au niveau de la vente des produits et du marketing de ceux-ci, notamment. L’idée est entre autres d’augmenter leurs connaissances en allant leur montrer ce qui se fait ailleurs. »

Le chemin du lait commence évidemment bien avant les murs orange de la petite coopérative. Il permet surtout de faire gagner de l’argent à beaucoup de producteurs.

Pour ceux qui peuvent se permettre d’acheter une ou deux vaches, la vente de lait est en effet une rentrée d’argent non négligeable. « Cela représente beaucoup d’argent pour moi », confirme Hoisa Enest Monyo qui possède, avec sa famille, deux vaches. Habitante d’un village aux alentours de Karatu, elle travaille également pour la coopérative.

La journée débute évidemment par la traite. « Mais elles sont normalement plus généreuses en saison de pluie », regrette Hoisa Enest Monyo ce matin-là.

Transportés en ville, les bidons sont ensuite achetés par la coopérative. Sur place, tout a été conçu pour éviter les contaminations. « Les vendeurs restent à l’extérieur et ne peuvent plus rentrer dans le bâtiment, détaille encore la gestionnaire de la coopérative. Le lait doit d’abord être testé pour vérifier qu’il ne contient pas d’eau. »

Une fois cette étape réussie, débute ensuite, à la force des bras, le travail pour extraire la crème qui sera ensuite transformée en beurre. Une fois terminés, les différents produits à base de lait (beurre, boisson lactée, etc.) sont emballés dans des conditionnements dont le packaging a été développé avec les Îles de Paix. « Les femmes ne s’en rendaient pas compte, mais dans les commerces, cela fait vraiment la différence et met en avant leurs produits de qualité », conclut Ayesiga Bulewa.

Un budget de plus de 4,5 millions

Pour fonctionner année après année, les Îles de Paix doivent réunir un budget d’un peu plus de 4,5 millions d’euros. Si la moitié (49 %) provient des finances publiques, un tiers (37 %) via des dons et 6 % par des finances privées (entreprises, fondations), la campagne qui a débuté ce vendredi (et les actions liées) doit amener environ 8 % du budget annuel de fonctionnement. « Et après deux campagnes compliquées à cause du Covid, celle qui démarre s’annonce donc très importante », insiste Kathia Morano, responsable communication chez Îles de Paix.

Le projet tanzanien présenté ces derniers jours est le plus coûteux des programmes à l’étranger. À lui seul, il représente près d’un million d’euros de dépense, soit près d’un quart du budget total, alors que les autres pays tournent aux environs de 12 ou 14  %.

L’ONG Îles de Paix est désormais active dans sept pays, à travers 13 programmes. Au total, ce sont plus de 934 000 personnes qui sont impactées par ceux-ci, dont 18 000 directement actrices des projets développés.

En Tanzanie, près de 2 millions de litres d’eau de pluie ont pu être récupérés pour irriguer les cultures et abreuver les animaux. Plus de 300 agriculteurs ont été formés à la production durable de bananes.

En Tanzanie, Îles de Paix veut faire évoluer les mentalités

Virginie Hocq : “Le travail n’est pas encore abouti”

Chapitre disponible le 9 janvier 2023

En Tanzanie, on attend la pluie

Adili et Florian, des exemples de réussites

Des pesticides qui suscitent bien des questions

A Karatu, du lait qui fait la différence