Formations, recherches d’outils adéquats… Pour Émilie, Wendy et Murielle l’utilisation du numérique n’a pas été de tout repos mais elles y voient pas mal d’opportunités et ne veulent pas s’arrêter là.
De la maternelle au secondaire, instituteurs et professeurs racontent comment elles et ils ont tenté de nouvelles approches grâce à l’usage du numérique durant le confinement.Tâtonnements, mise en place, petites (ou grandes) victoires… Découvrez leurs témoignages au fil des jours.
Émilie veut aller plus loin dès la rentrée
Émilie Cloquet est professeur de français à l’institut Don Bosco, à Huy. L’usage du numérique n’est pas nouveau dans cette école de la vallée mosane. En 2018, l’école a été équipée de tableaux interactifs et de tablettes grâce à un appel à projet.
Coup de chance, à la rentrée 2019, une plateforme en ligne a été ouverte aux élèves. Idéal pour travailler à distance… sauf que lorsqu’arrive le confinement, “les élèves avaient oublié leurs mots de passe”, sourit l’enseignante. Et la connexion ne semble pas si évidente pour les élèves. “Nous avons donc décidé de travailler par mail.” Par mail, par messenger… en réalité, Emilie et ses collègues ont par moment été particulièrement sollicités de toutes parts. “Il faut dire qu’on servait aussi de helpdesk”.
Sur le web, l’enseignante a notamment utilisé les questionnaires en ligne. Faciles d’accès et qui permettent aux élèves d’avoir directement la réponse. “J’en ai profité pour faire découvrir les audiobooks pour lesquels j’ai demandé aux élèves de me donner leur avis par vidéo.”
Au moment où nous avons réalisé cet entretien (fin juin), le corps enseignant ne sait pas encore de quoi sera faite la rentrée. Mais Émilie Cloquet ne compte pas en rester à son expérience du confinement: “J’ai envie d’aller plus loin. Dès le début de l’année scolaire, nous irons sur les PC, nous irons sur Teams et nous utiliserons la plateforme numérique de l’école pour rendre des devoirs.”
Wendy veut utiliser le numérique en soutien
À l’athénée royal de Hannut, Wendy Germeys est professeur de français et d’espagnol, de la 3ème à la 6ème. Elle a plongé dans le numérique la tête la première. Si, comme la jeune enseignante le reconnaît, elle était “dans l'immédiateté”, elle avait une idée bien précise de son champ d’action: “j’ai essayé de travailler avec des programmes qui ne nécessitent pas d’inscription. J’en ai ciblé 5, 6: Google Forms (questionnaires en ligne), Kahoot (quiz en ligne sous forme de compétition), Puzzel.org (jeux avec le vocabulaire : mots croisés, acrostiches...), Quizlet (listes de vocabulaire) et Vimeo (création de 2 vidéos pour expliquer des points)… “ Et Wendy constate que des outils aident les élèves à s’exprimer plus facilement: “Certains étaient par exemple plus à l’aise face à la caméra que face à la classe”. Cela lui a aussi permis de cibler les élèves qui avaient des problèmes.
Wendy ne le cache pas: “j’ai lancé des idées mais parfois, ça a fait un flop. Le numérique est très chronophage. Cela m’a demandé beaucoup temps de préparation, j’ai eu de longues journées.” Un temps que l’enseignante pourrait cependant “amortir” si elle venait à utiliser à nouveau certains programmes dans le futur, comme elle l’envisage d’ailleurs: “je pense que le confinement a permis aux profs de se rendre compte que le numérique est une aide. Il faut l’envisager en soutien, en complément.”
Murielle a constaté un impact positif sur le résultat de tests
C’est avec enthousiasme que Murielle Parmentier raconte comment elle a utilisé différents outils numériques durant la période de confinement. Prof de langues (anglais et néerlandais) pour les classes de la 4ème à la 5ème, au collège Saint-Étienne, à Court Saint-Étienne, Muriel avait suivi une formation à l’utilisation des outils numériques en janvier 2020. Formation qu’elle avait mise en pratique, dans la foulée, avec ses élèves. “Lorsque le confinement a été décrété, je me suis dit “mince, je ne peux plus faire cela avec mes élèves. J’ai d’abord travaillé d’une façon classique puis je suis revenue sur les outils numériques, comme Kahoot (quiz en ligne sous forme de compétition).
L’aspect pratique du numérique ? Elle en voit plusieurs et de citer un exemple concret: “Lorsque je fais faire aux étudiants un exercice, je peux suivre les résultats en direct et assurer un suivi pour les épauler.”
Comme sa consoeur, Wendy Germeys (lire fiche précédente), Muriel relève cependant que l’utilisation d’un outil numérique prend plus de temps que la mise en place d’un cours classique. Le jeu en vaudrait la chandelle: Murielle a constaté que “des élèves ayant eu des résultats faibles lors d’interros classiques ont fait de très bons résultats lorsqu’ils utilisent des outils numériques.” Avec également un impact positif sur la motivation des élèves.
Impossible de ne pas envisager une suite: “Oui, bien sûr je veux continuer en utilisant le numérique en complément. Je voudrais reprendre certaines idées des outils numériques mais sans que les élèves ne doivent passer par leur smartphone.“