Nunzia et Cindy donnent cours dans d’autres types d’enseignement que le traditionnel. La première a coaché à distance tandis que la deuxième a lancé une application. Elles nous racontent.
De la maternelle au secondaire, instituteurs et professeurs racontent comment elles et ils ont tenté de nouvelles approches grâce à l’usage du numérique durant le confinement.Tâtonnements, mise en place, petites (ou grandes) victoires… Découvrez leurs témoignages au fil des jours.
Nunzia est sortie grandie de cette expérience
Nunzia Capizzi travaille à l’IESCA (institut d’enseignement secondaire complémentaire catholique) dans le Hainaut. Prof de math et de physique, elle prépare les étudiants à passer un jury de la Fédération Wallonie-Bruxelles. “Je les coache toute l’année”. Au total, Nunzia dispense des cours à deux classes de 13 étudiants, âgés de plus de 18 ans.
Mi-mars, lorsque le confinement est décrété, “ce fut un électrochoc”. Avant de retomber rapidement sur ses pattes: “Je donnais cours sur rendez-vous, en visio-conférence. Je planifiais les rendez-vous, je fournissais du travail préalable afin d’être le plus efficace possible et de bien préparer les interactions.”
Chaque semaine, l’enseignante créait des sondages pour savoir ce qui fonctionnait bien dans sa façon de donner cours. “Et j’ai élargi les possibilités pour rendre mes cours ludiques. J’ai varié les outils pour capter l’attention des élèves.”
Pour mettre en place cette nouvelle façon d’enseigner, Nunzia s’est formée. “J’ai suivi pas mal de webinaires (formations en ligne) de grande qualité.” En cette fin juin, lorsque nous contactons l’enseignante, elle l’affirme : “je sors grandie de cette période et je compte continuer à utiliser des outils numériques. C’est primordial, selon moi, d’utiliser une plate-forme pour communiquer avec mes étudiants. À ce titre, je trouve Classroom pratique.” L’enseignante pointe cependant un revers à la médaille du numérique: “C’est plus difficile de voir quand un étudiant rencontre des difficultés.”
Nunzia souligne que l’utilisation d’outils numériques dépend aussi des étudiants: “J’ai eu de la chance car la majorité me suivait. A chaque nouvel outil, ils avaient une réaction positive. C’était stimulant dans les deux sens. Il y avait à la fois les pratiques pédagogiques mais aussi le lien entre moi et les étudiants.”
Cindy a lancé une application pour ses élèves
Cindy Pardo est enseignante à l’IESPCF “L'arc-en-ciel Beloeil. Une école d’enseignement spécialisé. Pensant que le confinement sera de courte durée, elle commence par donner un dossier de lecture. Un papa contacte cependant l’enseignante car sa fille n’avait pas reçu le dossier. C’est en discutant avec le coordinateur pédagogique de l’établissement, Thierry Van Vyve, que vient l’idée de lancer une application via le programme Glide. “Je ne connaissais pas du tout et c’est lui qui a tout créé.”
Assez rapidement, les choses se mettent en place. En 3 jours, lors de la semaine du 23 mars, l’application est lancée. Le fruit d’un travail conjoint de Cindy et du coordinateur pédagogique. L’application comporte un petit mot d’accueil, un calendrier, des documents… et même un chat où Cindy Pardo poste des vidéos pour les anniversaires. Au fil des jours, l’enseignante maîtrise de mieux en mieux l’outil et au final, ça ne prenait plus que 20 minutes pour mettre de nouvelles choses en ligne.
“Je ne me voyais pas ne rien faire avec mes élèves. J’ai fait un horaire, j’ai proposé un bricolage pour la fête des mamans et des papas… C’était important d’avoir une continuité pédagogique.” Mission réussie: “Quand j’ai récupéré les élèves, à la fin de la période de confinement, c’est comme si on ne s’était pas quitté.”
Pour l’enseignante, cette application est une expérience positive. “Sur les 11 élèves, 10 l’ont utilisée”, se réjouit l’enseignante. “L’outil ne remplacera pas l’humain mais je continuerai à l’utiliser en complément du journal de classe. Et pourquoi pas poster des devoirs dessus?"