Angélique et Denis racontent comment ils ont intégré des outils numériques dans le cadre de leur enseignement.
De la maternelle au secondaire, instituteurs et professeurs racontent comment elles et ils ont tenté de nouvelles approches grâce à l’usage du numérique durant le confinement.Tâtonnements, mise en place, petites (ou grandes) victoires… Découvrez leurs témoignages au fil des jours.
Angélique a pu mettre rapidement en pratique les formations
Institutrice en 6ème primaire à l’école fondamentale Sainte-Begge 4, située à Thon-Samson (Andenne), Angélique Lambrecht a, comme tout le monde de l’enseignement, été prise de court lors de l’annonce du confinement. Et son cheminement est d’autant plus intéressant. “J’ai suivi une formation sur Learningapps. Cela a permis que les enfants se connectent sur cette plateforme où j’avais créé des exercices et ils pouvaient me contacter via un système de messagerie.” Cet outil, Angélique ne l’a finalement utilisé que 3 semaines. “On pensait que le confinement allait être plus court.”
Au retour des vacances de Pâques, l’institutrice change sa façon de travailler. Elle revient sur des exercices sur feuille. “Et vu que tous les enfants n’avaient pas une imprimante, je déposais les exercices dans leur boîte aux lettre. J’étais ensuite disponible par mail pour répondre aux questions.” Angélique n’a cependant pas souhaité se lancer dans des vidéos-conférences. “Je ne m’estimais pas assez formée et j’étais limitée au niveau de mon matériel. Et puis les élèves ne sont pas tous à l’aise devant une caméra. Avec une classe de 18 enfants, ça aurait été compliqué à gérer, peut-être que cela aurait été plus aisé en travaillant par groupe de 5 ou 6.”
Mi-mai, quand les enfants peuvent retourner à l’école, Angélique ne retrouve pas tous ses élèves. Pour garder le contact et continuer à avancer dans la matière avec ceux qui sont à domicile, elle passe par une plate-forme pour des vidéos-conférence. “J’avais justement eu une formation sur cet outil. Je consacrais le mercredi, jour où mes élèves ne venaient pas à l’école pour travailler à distance avec ceux qui étaient chez eux.” Mais c’était parfois un peu compliqué: “des élèves n’avaient que le smartphone de leurs parents, comme je ne savais pas faire de partage d’écran, je devais montrer des feuilles devant ma caméra, ce qui n’était pas toujours évident…”
Angélique est particulièrement satisfaite des deux formations qu’elle a pu suivre durant le confinement et qu’elle a pu mettre en pratique directement. “Être joignable par mail est un vrai plus. J’estime que vu la situation, nous nous en sommes pas trop mal tirés et que mes élèves sont armés pour entrer en secondaire.”
Pour Denis, des utilisations déjà prévues pour la rentrée
Denis Vigneront est instituteur en 6ème primaire à l’école communale de Grand-Hallet (Hannut). Autodidacte, il avait déjà découvert des outils connectés peu de temps auparavant dans le cadre d’un appel à projet. Lorsque le confinement est décrété, l’instituteur cherche donc le ou les outils qui pourraient le mieux correspondre à ses besoins et à ceux de son école. “J’ai passé un week-end à tenter de voir ce que Classroom (ndlr: un outil de Google) pouvait nous apporter. Soutenu par sa directrice, le travail de Jean est partagé au sein des autres établissements de l’enseignement communal hannutois. “Classroom est un outil qui a tout son intérêt dans le cadre d’un travail collaboratif.”
Jean ne veut pas s’arrêter là. “J’ai suivi des webinaires mais je me suis un peu éparpillé...”, admet-il. Son objectif ? “Éviter de créer une monotonie chez moi et chez les élèves.” Il organise des quiz et met en place peu après les vacances de Pâques des vidéo conférences. “Lors de la première, je n’ai finalement presque pas parlé, les élèves étaient surtout contents de se retrouver.” Ici aussi, l’instituteur n’a pas hésité à tâtonner. “J’ai d’abord testé Googlemeet mais ça n'a pas bien fonctionné. Un parent m’a alors proposé de passer sur Zoom.” Tous les élèves n’ont pas été de la partie. “Sur mes 19 élèves, j’en avais 12, 13. Les vidéos m’ont donné l’impression de ne pas les avoir quittés et je regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt. Je me suis demandé si on n’allait pas me reprocher d’avoir été sur google ou sur zoom. Mais je n’ai eu aucun commentaire à ce sujet. Vu la situation exceptionnelle, on pouvait se permettre de tester, d’essayer…”
L’instituteur ne compte pas s’arrêter là: “pour septembre, Classroom sera utilisé et nous utiliserons LearningApp pour des devoirs.”
Une (petite) frustration quand même : “Je n’ai eu aucun retour de la part des parents.”