Pas évident, de trouver une place dans le parking attenant à l’administration communale de Berloz. Entre les voitures et le matériel du service voirie, les places sont chères. Va pour se garer rue Antoine Dodion, au pied du bâtiment public, strié de jaune. Le ciel est bas ce lundi-là sur la campagne qui entoure les villages de la commune. Les éoliennes semblent brasser les nuages. À leurs pieds, la ligne à grande vitesse et l’autoroute Liège-Bruxelles. La bourgmestre Béatrice Moureau nous attend dans les bureaux administratifs. “Venez, nous allons nous installer dans la salle du collège.”  (Accédez à notre vidéo questions-réponses)

Au sein de l’administration communale de Berloz, ni la bourgmestre, ni les échevins n’ont de bureau attitré. Un bureau a été aménagé pour accueillir les réunions. Et dans ce bureau, Béatrice Moureau (65 ans lors de son élection) a effectué sa première réalisation concrète de la législature : la bourgmestre a fait installer un ordinateur et des armoires.

C’est donc depuis cette salle, avec vue sur le parking, que Béatrice Moureau pilote la Commune depuis un an. La gestion communale, elle en déjà emmagasiné pas mal d’expérience: elle fut échevine des Finances, de l’Économie, de l’Agriculture, du Développement rural et de l’Aménagement du territoire. Béatrice Moureau fut également présidente de plusieurs associations. Un sacré CV avec des matières qui peuvent rapidement faire des grincer des dents.

“C’est vrai que j’ai de l’expérience mais depuis que je suis devenue bourgmestre, j’ai pris conscience de la responsabilité qui incombe à cette fonction. Il faut tout gérer. Il y a une équipe, il y a le personnel de l’administration mais c’est toujours le bourgmestre qui a la responsabilité, il faut avoir un regard sur tout. Je ne me rendais pas compte que c’était à ce point.”

“Il y a beaucoup d’agressivité”

Béatrice Moureau note une différence entre cette législature et la précédente : “Ici, il y a beaucoup de critiques et d’agressivité au sein du conseil communal ainsi que dans une petite frange de la population. Je suis déçue. Il y a moyen de dialoguer sans montrer autant d’agressivité. Cela n’existait pas la législature précédente.” 

La bourgmestre l’avoue: “C’est dur à supporter. Tout le monde peut se tromper, on essaie de faire au mieux, on fait des erreurs, on n’est pas parfait mais on ne sait pas tout connaître, on découvre des choses même si j’avais déjà de l’expérience. On ne laisse pas le temps d’analyser un dossier, il faudrait avoir tout de suite les résultats.”

Face aux dossiers sensibles

Certaines thématiques sont plus délicates, provoquent plus de tensions. “La sécurité routière, la vitesse sont des choses qui ne sont pas faciles à gérer et sur lesquelles on est beaucoup attaqué. C’est un dossier sensible. Mais la vitesse est surtout un ressenti. Berloz n’est pas réputée, en comparaison avec d’autres entités, comme une commune avec des problèmes de sécurité routière.” Pour la bourgmestre, le message est difficile à faire passer. Et puis, la Commune doit parfois se creuser. “Ce n’est pas toujours facile de ralentir ceux qui roulent trop vite. Par exemple: quand la route est en mauvais état, on roule moins vite. Ça, c’est certain mais les gens rouspètent. Donc on vient de refaire une nouvelle voirie et les gens disent déjà: “C’est un boulevard, les gens roulent trop vite.”

Avec des comportements qui interpellent, comme l’explique Béatrice Moureau, face à notre caméra.

“Le citoyen ne se rend pas compte du travail qu’il y a derrière nos actions. Il pense que le bourgmestre peut tout faire, tout décider. Mais ce n’est pas vrai, on doit respecter la loi. Je veux aussi être équitable.”

Mamy va toujours chercher les petits-enfants

En janvier, Béatrice Moureau confiait ses résolutions à nos collègues de L’Avenir Huy-Waremme:  ”Avec mes nouvelles fonctions, j’espère pouvoir garder du temps pour mes petits-enfants, pour aller les rechercher à l’école, faire des activités avec eux ou encore partir en vacances.” 

Presque un an plus tard, cette bonne résolution a-t-elle pu être tenue ? “Je suis un tout petit peu moins disponible qu’avant. Je ne sais plus aller les conduire et les chercher tous les jours. Mais j’y vais quand même plusieurs fois par semaine. Ils rentrent à la maison, je fais les devoirs avec eux. Ça, je continue à le faire et j’y tiens. Et je pars toujours en vacances avec mes enfants et mes petits-enfants.” La bourgmestre continue aussi de souper deux à trois par semaine en famille. “Je tiens à protéger ma vie de famille.”

Par contre, le sport a fait les frais des nouvelles fonctions de Béatrice Moureau. “J’en fais encore un peu mais pas autant que ce que j’aurais souhaité.” Quant au crochet, c’est des passes. “ En hiver, quand je n’ai pas de réunion, je crochète un peu devant la TV. Je vais certainement m’y remettre.”

Découvrez l’interview tac au tac de Béatrice Moureau