En quête de perfection

Que ce soit sur les bancs d’école, derrière leur bureau ou même durant leur temps libre, les Japonais tendent vers la perfection, symbole de réussite personnelle et sociale.

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a ne s’arrête jamais ! ” Avec la manche de son judogi, Anne-Sophie Jura essuie les gouttes de sueur qui perlent sur son visage. Entre deux combats, la judoka colfontainoise, plusieurs fois médaillée sur la scène internationale, reprend son souffle et boit quelques gorgées d’eau avant de repartir au charbon.

“Ça ne s’arrête jamais ! ” Avec la manche de son judogi, Anne-Sophie Jura essuie les gouttes de sueur qui perlent sur son visage. Entre deux combats, la judoka colfontainoise, plusieurs fois médaillée sur la scène internationale, reprend son souffle et bois quelques gorgées d’eau avant de repartir au charbon.

À ses côtés, dans le plus petit des dojos de l’université de Yamanashi, Cédric Taymans, le directeur sportif de la Fédération francophone de judo, scrute la demi-dizaine de ses protégés encore en action. Objectifs ? « Repérer les détails techniques à améliorer et s’assurer qu’ils ne lâchent pas le morceau. » Car, en face, leurs hôtes nippons s’évertuent à prouver qu’ils maîtrisent à la perfection leur discipline nationale, un art qu’ils cultivent souvent depuis leur plus tendre enfance.

“ Ça fait dix ans que je me rends au Japon et à chaque fois je suis toujours étonnée par l’obstination de leurs judokas, souffle Anne-Sophie Jura au terme de sa longue journée d’entraînement. Ils vont jusqu’au bout des choses : ils finissent bien leurs attaques, ils ont de bons contrôles et sont toujours précis. Même les plus jeunes font preuve d’une grande ténacité : ils bossent et ils répètent sans cesse leurs gammes. C’est incroyable. ”

À ses côtés, dans le plus petit des dojos de l’université de Yamanashi, Cédric Taymans, le directeur sportif de la Fédération francophone de judo, scrute la demi-dizaine de ses protégés encore en action. Objectifs ? « Repérer les détails techniques à améliorer et s’assurer qu’ils ne lâchent pas le morceau. » Car, en face, leurs hôtes nippons s’évertuent à prouver qu’ils maîtrisent à la perfection leur discipline nationale, un art qu’ils cultivent souvent depuis leur plus tendre enfance.

“ Ça fait dix ans que je me rends au Japon et à chaque fois je suis toujours étonnée par l’obstination de leurs judokas, souffle Anne-Sophie Jura au terme de sa longue journée d’entraînement. Ils vont jusqu’au bout des choses : ils finissent bien leurs attaques, ils ont de bons contrôles et sont toujours précis. Même les plus jeunes font preuve d’une grande ténacité : ils bossent et ils répètent sans cesse leurs gammes. C’est incroyable. ”

Construits en partie par le bushido (le code moral des samouraïs) que la société respecte tant, les Japonais – et pas seulement les athlètes – apprennent ainsi très tôt que la droiture et le don de soi, entre autres, doivent s’appliquer tout le temps et partout. Que ce soit dès l’école primaire, où le système éducatif tend vers l’élitisme, ou lors de leurs nombreuses activités extra-scolaires.

Loin d’être dégoûtés par cette perpétuelle quête de perfection, les Japonais semblent même en tirer une force. Ainsi, tout comme chaque geste technique est analysé afin d’être le plus efficace possible, chaque processus quotidien est décortiqué pour être organisé au mieux. Un principe d’amélioration continue mieux connu sous le nom de « kaizen ».

Construits en partie par le bushido (le code moral des samouraïs) que la société respecte tant, les Japonais – et pas seulement les athlètes – apprennent ainsi très tôt que la droiture et le don de soi, entre autres, doivent s’appliquer tout le temps et partout. Que ce soit dès l’école primaire, où le système éducatif tend vers l’élitisme, ou lors de leurs nombreuses activités extra-scolaires.

Loin d’être dégoûtés par cette perpétuelle quête de perfection, les Japonais semblent même en tirer une force. Ainsi, tout comme chaque geste technique est analysé afin d’être le plus efficace possible, chaque processus quotidien est décortiqué pour être organisé au mieux. Un principe d’amélioration continue mieux connu sous le nom de « kaizen ».

« Que ce soit à Tokyo, Tsukuba ou Osaka, chaque problème a sa solution. En fait, il n’y a même quasiment jamais de problème là-bas, estime l’Anversoise Roxane Taeymans, lauréate de plusieurs manches de Coupe du monde. Tout est organisé de telle façon à ce que tout le monde s’y retrouve. Et sur les tapis aussi, d’ailleurs. Par exemple, chez nous, en Belgique, il n’y a rien qui permet de reconnaître les judokas qui combattent des judokas qui attendent sur le côté : il faut suivre ce qu’il se passe sur le tapis pour différencier les uns des autres. Au Japon, ce genre de désordre, c’est inimaginable : chaque judoka qui combat porte une ceinture de couleur afin d’être reconnu par l’ensemble des autres personnes présentes dans le dojo. Il n’y a pas de place à l’improvisation. »

De même que certains chefs nippons sont passés maîtres dans la préparation des sushis et que les caissiers des « konbini » (des supérettes répandues en Asie) emballent tous vos achats en suivant toujours le même rituel, les Japonais aiment l’idée qu’ils travaillent afin d’acquérir le geste parfait. Un geste qui, dénué de toutes fioritures, alliera l’efficacité à l’élégance. Et qui, au final, permettra l’élaboration de procédés appelés « kata » et que l’on retrouve, entre autres, dans… les arts martiaux.

Des codes
et
des valeurs

En quête
de
perfection

Stupeur
et
tremblements

Nature
et
paradoxes

Changer
un
peu