Les Forges de Clabecq étaient une véritable institution dans l’ouest du Brabant wallon. Forte d’une histoire de plus de 200 ans, les Forges ont compté plus de 6 000 travailleurs au plus fort de son activité. Mais le 3 janvier 1997, la faillite est officialisée, et c’est presque 2 000 ouvriers, employés et cadres qui se retrouvent sur le carreau.

Ce qu’on retiendra de cette épisode de la faillite, c’est la réponse des travailleurs. Mené par un contre-pouvoir syndical particulièrement puissant, les travailleurs des Forges se feront entendre à travers tout le pays. Les marches pour l’emploi, grand moment de solidarité entre citoyens de tout secteur, marqueront l’histoire de la lutte syndicale. Mais ces actions auront un coup: la reprise par Duferco quelques mois plus tard se fera au détriment de nombreux syndicalistes de tout bord, volontairement écartés du processus de recrutement.

Raymond Langendries (ancien bourgmestre) : «J’ai fait évacuer la maison communale quand ils ont marché sur la ville»

Roberto d’Orazio : icône de la lutte syndicale et personnage controversé

Roberto D’Orazio a travaillé pendant plus de 30 ans aux Forges en tant qu’électricien. Délégué syndical à la FGTB, il fût l’un des personnages les plus emblématiques de l’épisode de la faillite. Syndicaliste aux qualités oratoires évidentes, c’est une personnalité particulièrement controversée.

Si certains rappellent qu’il se baladait dans les Forges avec ses « gorilles » et qu’il n’hésitait pas à menacer ou faire preuve de violence, d’autres insistent sur son combat et le rôle qu’il a joué pour sauvegarder l’emploi à Clabecq.

Figure médiatique de la fin des Forges, tout le monde dans la région a entendu parler de Roberto D’Orazio. Le syndicalisme était pour lui un deuxième métier. S’il a toujours réfuté d’appartenir à un parti politique, ses discours et son idéologie sont proches de ce que proposent les partis dits « travaillistes ». Au moment de la reprise par Duferco, lui et beaucoup d’autres syndicalistes n’ont pas été repris pour travailler à partir de la fin de l’année 1997. 20 ans après les événements, ses qualités de tribun restent intactes et sa capacité à s’enflammer dans ses exclamations sont toujours aussi véloces.

[rev_slider alias= »dorazio » /]

Les syndicalistes ont-il dépassé la limite ?

Des vitres brisées, des autoroutes bloquées, les manifestations de D’Orazio ne se sont pas toujours faites sans mal. Et quand on lui demande s’il a dépassé les limites, voici sa réponse :

Ils étaient plus de 50.000 le dimanche de février 97 à avoir répondu à l’appel lancé deux mois plus tôt par les travailleurs des Forges, à Clabecq, lors de la faillite de leur usine