Les Forges de Clabecq étaient un lieu de vie, un lieu de rencontre et de partage social, et pour beaucoup d’entre eux, l’usine était leur deuxième maison, leur maîtresse. Ils y passaient la majeure partie de leur temps. Un lieu où l’on vit, où l’on rit, où l’on souffre, et parfois même, où l’on meurt.

Une constante revient dans chaque témoignage que vous pourrez découvrir ci-dessous : la fierté. La fierté de l’endroit, du travail, de la santé usée là-bas.

Difficile de comprendre la nature de ce sentiment sans comprendre concrètement ce qu’étaient les Forges de Clabecq. C’est en voyant les photos, en laissant parler ces gens, leurs anecdotes, leurs réflexions que l’on commence à s’imaginer. Ils témoignent avec une émotion et une nostalgie, celle d’une vie passée à l’ombre d’un géant, l’ombre des Forges de Clabecq.

Carlo Bonfiglioli, de 1951 à 1997

« Au début, moi et tous les autres jeunes gamins qui rentraient allaient à la tréfilerie, où l’on produit du fil en métal. J’ai fini au bureau d’étude. 51 ans de travail au total. J’ai été décoré pour cela mais finalement cela n’apporte pas plus de valeur que ça. »

Christian Mettens, de 1970 à 1997

Employé au bureau du magasin de la tréfilerie

« Des personnes mourraient souvent aux Forges, il y avait même une morgue. Le train à fil, le haut-fourneau, le laminoir… Il y a des endroits très dangereux. »

Michel Walravens, de 1972 à 1997

Salle de contrôle HF 6 puis employé technique

« Les mentalités n’étaient pas les mêmes selon les secteurs, les façons de travailler différaient, certains secteurs étaient plus individuels d’autres plus collectifs, et certains qui passaient de l’un à l’autre ne s’y retrouvaient pas, étaient malheureux. Un gars des pellets qui allait travailler au laminoir, il était malheureux. Même au haut-fourneau, c’était différent. »

Claude Brohée, ingénieur durant 30 ans

Source : www.muséedelaporte.be

Ingénieur aux Forges de Clabecq, Claude Brohée a passé trente ans de sa vie à veiller sur les batteires des hauts-fourneaux qui produisent la fonte. Il a également participé à la mise au point du haut-fourneau 6 et aux modernisations successives de celui-ci.

Marie Mawet, l’homme de la situation

Source : www.muséedelaporte.be

Aux Forges de Clabecq, les femmes sont rares. Même si Marie n’a jamais officiellement été employée par les Forges, elle faisait partie intégrante de la grande famille des métallos. En 2011, 22 ans après sa sortie, la médecin du travail était revenue sur 20 années de sa vie. Extraits.

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