Ce 29 septembre, 3.000 marcheurs mettront une nouvelle fois à l’honneur un moine irlandais. Les septennales de Saint-Feuillen, c’est la marche de tous les superlatifs. Des milliers de marcheurs s’égrenant aux tambours, en dehors des murs séculaires, sur un parcours pittoresque d’un peu plus de 12 km. Quelque 20 000 spectateurs attendus pour regarder passer cette escorte fantastique aux reliques d’un certain Feuillen, moine téméraire et évêque itinérant, bâtisseur d’un monastère par lequel vint le grand commencement de tout, Fosses s’étant par la suite développée sur ses murs porteurs.

Un spectacle grandiose, flamboyant même, qu’un serment prononcé de longue date perpétue de 7 ans en 7 ans.

Un moine assassiné

Feuillen est un moine irlandais du 7e  siècle, venu à Fosses prêcher la bonne parole. Il y fonde un petit monastère, probablement à l’emplacement de l’actuelle place du Chapitre. Il meurt assassiné en 655 par des brigands dans une forêt près du Rœulx et son corps est ensuite rapatrié à Fosses-la-Ville.  Considéré comme fondateur de la cité (même si le territoire était déjà occupé depuis la préhistoire), il en est le saint patron et fait l’objet d’un culte intense dès le Moyen Âge. Saint-Feuillen y est invoqué contre les maux de tête, les épidémies, la sécheresse, les pluies incessantes et pour avoir de bonnes récoltes. Fosses devient un lieu de pèlerinage, ce qui va donner amener à la construction d’une abbatiale (devenue ensuite collégiale). Et des processions sont organisées en l’honneur des reliques du saint pour demander sa protection. La plus ancienne référencée dans les archives date de 1086.

Pourquoi des soldats ?

À partir de l’édition de 1571, la présence de soldats est systématique. Pourquoi ? Plusieurs théories ont cours. L’escorte avait peut-être pour vocation initiale de protéger les reliques de brigands ou de protestants fanatiques qui auraient attaqué de la procession. Il s’agissait aussi, par la présence des uniformes, de rehausser la cérémonie et de rendre hommage au saint patron de la ville. Aujourd’hui, même si de nombreuses compagnies sont en tenues de cette époque, ça ne fait pas de la Septennale une marche napoléonienne, insistent les organisateurs. 

Débutée en mai

Traditionnellement la grande marche Saint-Feuillen se tient le dernier dimanche de septembre. Mais en réalité, toute la dynamique autour de ce grand jour s’amorce des mois plus tôt, au cours de ce qu’on appelle une « année Septennale ».  Elle débute avec trois sorties préliminaires en mai, juillet et août. L’avant-dernier week-end de septembre, les reliques sont descendues de leurs alcôves le samedi et exposées dans le chœur de la collégiale. Des délégations de chaque compagnie assurent à tour de rôle leur garde lors de la veillée d’armes, avant la messe de bénédiction le dimanche.