Robert Van Oirbeek était ce qu’on appelle, avec un brin d’emphase et trop de romantisme, un gentleman cambrioleur. Malgré des évasions fusil au poing, des hold-up en série, des prises d’otages et un casier judiciaire long comme un dico, le Petit Robert a eu la chance de ne pas avoir de sang sur les mains. Et il était le premier à s’en vanter.
Né à Forest dans une famille très modeste, Robert Van Oirbeek se destinait à une carrière de coiffeur. « Mais il a été tenté par d’autres lors de sorties, qui lui ont vendu la criminalité sous un meilleur angle et, surtout, un moyen facile d’éviter la pauvreté dans laquelle vivait sa maman », nous explique une de ses connaissances.
Une quinzaine de braquages et 5 évasions
Âgé d’à peine 18 ans, le Bruxellois se lance alors au milieu des années 70 dans une carrière impressionnante : une quinzaine de braquages de banques, de bureaux de postes et de transports de fonds, des prises d’otages, des procès spectaculaires et un total de cinq évasions de quatre prisons belges, dont la dernière à Lantin, en 1987.
« On essayait de le coincer entre ses évasions. Je me souviens avoir campé des nuits entières devant le fleuriste à Braine-le-Château où il allait chercher ses fleurs. On s’attendait à ce qu’il vienne pour l’anniversaire d’Anne Lavenne, son amie de l’époque », raconte un policier retraité.
Dans les années 80, le « roi de l’évasion » est à l’apogée de sa carrière. Il enchaîne les casses, est séducteur, intelligent, attachant dit-on du côté de la police.
Un avocat général lui reconnaît un certain talent et le qualifie de PDG fondateur d’une entreprise de hold-up permanents, lors d’un procès de la bande à Van Oirbeek, en 1982. Le Petit Robert, c’était l’audace au service du crime, la séduction pour maquiller les méfaits.
Pas de sang sur les mains, grâce aux jours fériés
Mais s’il a gardé les mains vierges de sang, c’est surtout grâce à la bonne organisation de ses braquages, toujours commis les jours fériés.
Ses comparses de la bande à Van Oirbeek ne peuvent pas en dire autant avec la mort d’une balle dans la tête d’un bâtonnier, Jacques Henry, en pleine fusillade lors d’une évasion à Liège le 1er avril 1987.
La même année, À Gembloux, Van Oirbeek signera son ultime braquage.