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Depuis 1990, l’enquête est centralisée au sein de la cellule d’enquête de Jumet. La juge Martine Michel a pris la direction en 2009 de cette Cellule «Tueurs du Brabant».

Mais dans les années 80, il a bien fallu constater la coexistence difficile entre une sacrée brochette d’enquêteurs, pas toujours prompts à collaborer. Ni à faire traduire les pièces, entre autres.Encore moins à les échanger.
Le dossier Mendez avait été ouvert à Nivelles en 1986 et l’affaire y restera jusqu’en 1988.Mais dès 1987, le reste de l’enquête part à Charleroi. Il reste alors deux cellules ouvertes : Charleroi, pour l’enquête sur les faits qui se sont déroulés en Brabant wallon, et Termonde (la cellule Delta), qui s’occupe des tueries
d’Alost et de Tamise.Chacun avance selon ses propres théories : grand banditisme, extrême droite…

En 1990, la cellule de Termonde est à son tour dessaisie au profit de Charleroi (Jumet).

Entre les anciens enquêteurs et les «nouveaux», les conflits ne se sont jamais vraiment tassés.Ainsi, il y a un an, un ancien enquêteur de Termonde portait plainte contre Martine Michel pour «détournement de pouvoir et arrestation arbitraire».

Le plaignant dit avoir été amené manu militari par les enquêteurs de Charleroi alors qu’il n’était pas libre le jour fixé pour son audition. Un peu «comme un suspect», rapportait alors son avocat.
Quand la juge a pris la direction de la cellule de Jumet, elle a en effet convoqué les anciens membres de la cellule Delta. Les policiers ont été interrogés un par un.
Les enquêteurs de Charleroi considèrent que la cellule Delta n’a pas fait son job avec objectivité. En cause, tout particulièrement : la « pêche miraculeuse » de 1986 dans le canal de Ronquières (les armes, notamment).

Deux enquêtes parlementaires

Des centaines d’enquêteurs, une demi douzaine de juges d’instruction, des profilers (dont une Belge formée au FBI) et deux commissions d’enquête parlementaires : les moyens pour trouver la vérité
dans ce dossier qui compte un million de pièces n’ont pas vraiment été épargnés, malgré de bien maigres résultats.
Deux commissions, donc…Une première commission d’enquête parlementaire se tiendra de 1988 à 1990. On y fait entre autres le constat d’une Belgique mal équipée pour lutter contre le banditisme et le
terrorisme.
Les députés relèvent entre autres «le manque de coordination entre les services de police, le chevauchement au niveau de leurs missions et la concurrence qui règne parfois entre eux». La commission y revient tout au long de son rapport.«La Chambre entend promouvoir une bonne collaboration et une coordination efficace entre la gendarmerie, la police judiciaire et la police communale.» Il faudra encore attendre quelques années (et d’autres événements dramatiques)