C’est le premier sang versé sur le sol belge, après qu’un policier français eut été blessé par balle lors d’un vol avec effraction dans une épicerie de Maubeuge (France) en août 1982.

Les malfrats remettent ça dans l’armurerie Dekaise à Wavre. Trois individus pénètrent dans l’armurerie et obligent l’armurier,qui sera frappé, et deux clients à se coucher au sol et font main basse sur 17 armes dont plusieurs pistolets-mitrailleurs, des revolvers et de pistolets.

En sortant du magasin, les gangsters font feu sur un policier qui a été alerté par le voisinage. L’échange de coups de feu laissera le policier au sol, blessé. Il sera froidement achevé par les tueurs qui prennent ensuite la fuite en direction de Bruxelles. Pris en chasse, ils sont rejoints par la gendarmerie sur la chaussée de Bruxelles puis à Hoeilaart. À chaque fois, une fusillade éclate, laissant à nouveau deux gendarmes sur le carreau, gravement blessés. La voiture des tueurs sera retrouvée la nuit même à Uccle. Elle a été incendiée.

Le hold up du 11 février 1983 au Delhaize de Genval n’était qu’une «douce» mise en jambes… Ce soir-là, 3 hommes armés et masqués prennent en otage la gérante du magasin Di voisin du Delhaize et l’emmènent dans le bureau de celui-ci. Tandis qu’elle et des employés sont menacés par deux hommes, le gérant du magasin et des clients restent sous la surveillance d’un troisième malfrat dans le magasin. Un coup de feu est tiré dans un ordinateur du bureau et un témoin dira avoir remarqué qu’un des auteurs amis en joue plusieurs personnes sur le parking du magasin. Il ne tire pas. Ce n’est que partie remise.

Le 25 février la cible est cette fois le Delhaize d’Uccle. Comme à Genval où ils ont dérobé 17000 €, deux hommes vident le coffre fort du magasin ucclois de ses 15 000 €. Avant cela, ils menacent le personnel et les clients. Un coup de feu sera d’abord tiré dans les rayons. Ensuite, un témoin qui tente d’aller chercher des secours dans la station service voisine est poursuivi par un des bandits qui fait feu et l’atteint aux genoux, le blessant sérieusement. Ce deuxième hold up sanglant dans un supermarché ne fait qu’annoncer le pire…

Du printemps à l’automne 1983, les braqueurs réalisent une série sanglante dans les supermarchés. Entre ces coups, ils abattent de 4 balles dans la tête le concierge d’une fabrique de gilets pare balles à Temse et blessent grièvement son épouse.

La mortelle randonnée dans les supermarchés débute, elle, dans le Colruyt de Halle en mars : le gérant, pris en otage, est abattu d’une balle dans la tête dans une pièce du coffre fort où trois malfrats se paient de 29 000 €. Plusieurs employés et clients sont menacés,un coup de feu est tiré dans le magasin avant que, dans leur fuite, les tueurs ne tirent encore en direction d’employés par la fenêtre de leur voiture.

On ne reverra les tueurs dans les supermarchés qu’à partir du 17 septembre. Un Colruyt à nouveau. À Nivelles cette fois. Il s’agit d’un «simple» cambriolage au départ : une porte blindée est découpée au chalumeau. L’alarme se déclenche, les gendarmes arrivent et une violente fusillade éclate un des hommes des forces de l’ordre ne se relèvera pas, un autre est laissé pour mort par les tueurs qui prennent le temps d’emporter les armes de service des deux victimes… Les secours découvriront deux autres personnes abattues froidement : un couple qui s’était arrêté à la station essence voisine. Une fusillade éclatera ensuite à Braine l'Alleud où la police a posté un barrage. Malgré l’intensité de la fusillade, les policiers seront saufs.

Mais on n’attendra pas un mois avant que le sang ne coule à nouveau. C’est au Delhaize de Beersel, le 7 octobre, cette fois. Trois individus à nouveau. Accompagnés d’un otage pris sur le parking, ils entrent dans le magasin. Le gérant qui arrive dans leur direction est abattu sans sommation. Une caissière est blessée.

L’argent des caisses, du bureau et du coffre fort (30 000 €) sera raflé par les trois truands qui prennent la fuite, toujours avec leur otage. Ce n’est que lorsqu’ils ont pris place dans leur voiture qu’ils le libèrent sain et sauf. Cinq jours plus tôt, le patron d’un restaurant à Ohain n’avait pas eu cette chance : après que le personnel eut été pris en otage et avant que deux malfrats ne prennent la fuite en volant une Golf GTI, il recevra plusieurs balles dans la tête qui le blesseront mortellement.

À peine deux ans d’accalmie avant que les carnages ne reprennent dans les supermarchés… Fin septembre 1985 d’abord, à Braine l'Alleud. Un Delhaize une nouvelle fois. Un enfant qui joue à proximité est pris en otage par trois hommes qui l’emmènent dans le magasin. Trois clients qui se trouvent près de l’entrée devront suivre. Une sera abattue, les deux autres parviennent à fuir.

Coups de feu ensuite dans le magasin, panique parmi la clientèle qui se couche au sol. Un homme n’est pas assez rapide. Abattu… Des tirs encore ensuite. Dans le mobilier, en direction d’un client qui se cache. Terreur encore sur le parking où une camionnette est prise pour cible.À son bord un homme est tué sur le coup et son fils blessé. Les gangsters s’en vont, libérant le petit garçon.

Le sang a assez coulé… pour 20 minutes tout au plus.

Un Delhaize à nouveau, à Overijse. Les 3 tueurs cherchent à nouveau des otages. Trois gamins à vélo peuvent faire l’affaire mais ils tentent de fuir. Deux y parviennent, le dernier est tué. Ils trouvent un otage, pénètrent dans le magasin et tirent en direction des caisses : plusieurs blessés. Puis c’est la fuite sanglante encore : un client abattu sur le parking, l’otage exécuté.

Le 9 novembre ils remettent ça au Delhaize d’Alost. Des tirs sur les véhicules et les clients dans le parking. Puis dans le magasin sur les clients qui tentent de fuir. En sortant, c’est l’échange de tirs avec la police, deux enfants blessés et une femme froidement abattue alors qu’elle est couchée au sol. C’est la septième victime tuée dans les supermarchés en un gros mois. Pour un butin tournant autour de 800.000 francs belges, soit environ 20.000 euros...