L’assassin présumé de Wivinne Marion, le Namurois Xavier Van Dam (31 ans), est décrit par certains comme un chasseur considérant la femme comme un animal. Et plutôt colérique quand il jouait au football.

Une silhouette mince, il arbore un sourire à chacune de ses sorties. Fêtard et gentil, Xavier Van Dam écume les soirées. À la recherche de nouvelles relations ? Jusqu’à son incarcération pour l’assassinat de la pédiatre namuroise Wivinne Marion, il file le parfait amour avec sa petite-amie, Laura. En apparence, en tout cas. Parce que si le couple connaît des hauts et des bas avec une séparation, Xavier serait plutôt du genre infidèle, cherchant à nouer des relations avec d’autres femmes au cours de soirées où il se rend sans sa compagne. Une compagne qui dit de Xavier qu’il peut se révéler menteur et parfois fort nerveux. L’épouse de son coach de football à qui il a envoyé un message le décrit comme irrespectueux, considérant la femme comme un animal. Une vision partagée par le coach qui évoque l’accusé comme un chasseur qui voit la femme comme une proie.

Un enfant et un ado facile

Pourtant, rien ne semble, a priori, prédestiner le Namurois Xavier Van Dam à commettre l’innommable, en ce 1er novembre 2018. Répondant lundi devant la cour d’assises de Namur de l’assassinat de la pédiatre Wivinne Marion, l’accusé est né le 18 août 1990. Il est enfant unique, évoluant dans une sphère familiale aimante, entouré de ses grands-parents maternels chez qui il habite avec sa maman. Sans la présence de son père, qui conteste la filiation biologique. Il reçoit néanmoins une éducation classique, passera dans plusieurs établissements scolaires. Décrit comme un enfant et un ado facile, respectueux et non violent, il entreprend ensuite une formation en section boucherie, se dirige par la suite dans le domaine de l’hôtellerie, avant de suivre une formation de maçon.

Sa vie professionnelle ne sera pas un long fleuve tranquille. Engagé comme livreur chez Pizza Hut, puis comme intérimaire dans le bâtiment, il se rend en Espagne pour rejoindre ses grands-parents qui s’y sont installés, avant de revenir en Belgique, faute d’emploi.

Il s’introduit la nuit chez sa voisine

De retour au pays, Xavier entreprend des démarches à la Défense et entre comme soldat à Arlon en novembre 2012. Il est ensuite caserné à Spa et Marche. Son affectation est résiliée le 28 septembre 2013, en raison d’une blessure. Mais alors qu’il souhaite réintégrer le corps, il se voit notifier un refus pour cause d’ennuis judiciaires, en raison de son arrestation pour s’être introduit, en pleine nuit, chez ses voisins namurois, le 18 novembre 2012, provoquant une grosse frayeur (et des blessures) à l’occupante des lieux et à ses enfants, le mari étant absent. Lors d’une perquisition opérée le lendemain au domicile de Xavier Van Dam, des produits stupéfiants y sont retrouvés. Entendu par les enquêteurs, Xavier reconnaît vendre du cannabis. Il écope de deux condamnations devant le tribunal correctionnel : une suspension du prononcé de la condamnation pour la vente de cannabis, et une peine de travail pour violation de domicile la nuit par effraction et coups et blessures ayant entraîné une incapacité de travail. Une claque dans la figure pour le jeune homme qui retrouve néanmoins du travail, avant d’émarger au CPAS dès juillet 2018. Soit quelques mois avant le drame.

Une attitude violente envers les arbitres

Outre ses sorties festives et ses balades, Xavier Van Dam voue une passion pour le football et jouera, jusqu’à son incarcération, dans l’équipe des vétérans de Han-sur-Lesse. Se considérant comme un mauvais perdant, il est privé de jeu de 2007 à 2011, en raison de son attitude violente envers les arbitres.

« Une amnésie vraisemblablement manipulatoire »

Englué dans son trou noir à la suite de l’assassinat de Wivinne Marion, Xavier Van Dam parlera-t-il enfin devant ses juges ? L’avocat de la famille de la victime ne croit pas trop à un changement de « tactique » de l’accusé. Ce dernier a, en effet, adopté la même position depuis le début de cette affaire, alors que les experts psychiatres chargés de l’examiner précisent que son amnésie apparaît peu crédible et est vraisemblablement manipulatoire.