Un médecin, une maman aimante et sportive… A 42 ans, Wivinne Marion laisse derrière elle l’image d’une femme perfectionniste et passionnée par la néonatologie.

À Boninne, village très calme de la commune de Namur, l’émotion est encore vive depuis la tragique disparition de Wivinne Marion. Trois fois par semaine au moins, la jeune quadragénaire exerce son jogging ou se rend à la salle de sports. Elle a un visage mince, des cheveux blonds et des lunettes ovales : une belle allure dans ses tenues sport. Une silhouette vive, « une jeune femme pleine de vie », comme la décrit un de ses proches, « remarquable pour une femme de 42 ans, mère de deux enfants ».

« Un vrai rayon de soleil », selon ses collègues du CHR de Namur, où elle exerce comme médecin en néonatalogie depuis le 1er avril 2015, après un passage au centre néonatal de Rocourt (Liège). Elle est ponctuelle et tirée à quatre épingles, tout comme ses petits qu’elle couve de son regard protecteur. Soucieuse de la qualité de son alimentation et de ses proches, elle cuisine elle-même les légumes qu’elle cultive dans le jardin.

« Une vie parfaite », selon ses frère et soeurs

Considérée comme le pilier de sa famille au sens large, Wivinne est l’aînée d’une famille de trois enfants. Elle a deux sœurs, Sophie et Sarah, et un demi-frère, Hugo. Un vrai modèle pour ses frère et sœurs, qui pensaient qu’elle avait « une vie parfaite ». Elle évolue dans une famille aimante malgré le divorce de ses parents. Sa scolarité se déroule sans accroc, et même avec excellence.

Après une enfance et une adolescence normales, elle s’inscrit en août 1994 aux cours préparatoires de la faculté universitaire Notre Dame de la Paix de Namur. C’est sur les bancs de l’université que Wivinne rencontre François Melebeck, lui aussi futur médecin et qui deviendra son mari. Son cursus universitaire terminé, elle part étudier une année à Lausanne, en Suisse, pour se former en néonatologie. On la décrit comme solaire, spontanée, volontaire, perfectionniste et très studieuse.

Le manque d’aide psychologique face aux décès des nouveau-nés

Au CHR de Namur où elle exerce depuis 2015, elle est respectée et appréciée. Ses qualités humaines et professionnelles sont indéniables. Seule ombre au tableau, celle de devoir annoncer le décès d’un enfant à une famille ou à l’équipe médicale qui n’est pas chose aisée. Juste avant son décès, Wivinne est en plein questionnement sur la suite à réserver à sa carrière. Selon son mari, elle envisage de lever le pied, voire d’abandonner le milieu hospitalier pour se consacrer à des consultations privées. Car elle regrette le manque de soutien psychologique pour faire face aux décès des nouveau-nés.

Elle vend ses créations de mode

Son mari qu’elle appelle « Loup » partagera sa vie durant 21 ans. Il dresse le portrait d’une mère aimante et d’une sportive, accro au shopping, passionnée par la mode ainsi que par la couture. Elle a d’ailleurs pris un registre de commerce complémentaire pour vendre ses créations. Son autre passion est la lecture de sagas historiques.

Une maman de deux enfants

Son existence brisée dans la fleur de l’âge le 1er novembre 2018, elle laisse derrière elle un mari aimant et ses deux enfants. À ce moment-là, Léon vient d’avoir 13 ans. Colette n’a que 9 ans. Lors d’une cérémonie émouvante, l’un des proches de Wivinne Marion émet le souhait que « ses enfants aient la force de continuer à avancer ».