La Russie, c’est lui

Vladimir Poutine, l’homme fort de la Russie, fête ses 20 ans de pouvoir dans son pays.

Le 9 août 1999, il était nommé Premier ministre par intérim par le président Boris Eltsine, après le limogeage de Serguei Stepachine et de son gouvernement.

À l’époque, Vladimir Poutine n’est que peu connu. Chef des services de renseignement, il se présentera dans les premières années comme un homme capable de poursuivre les réformes démocratiques. Vingt ans plus tard, les observateurs jettent un autre regard sur son « règne », lors duquel Poutine, aujourd’hui âgé de 66 ans, a alterné présidence et mandats de Premier ministre (1999-2000 et 2008-2012).

20 ans de règne sans partage

En 1999, les commentateurs voient en lui un représentant des services de sécurité capable de mettre fin à l’instabilité politique et aux troubles dans le Caucause. Mais aussi un efficace homme d’État ayant entamé sa carrière auprès du très libéral maire de Saint-Pétersbourg Anatoli Sobtchak et choisi par le clan Eltsine pour maintenir la Russie sur la voie de l’économie de marché.

Le président démissionnera le 31 décembre suivant au profit de son dauphin, et c’est le début d’un long règne pour celui qui ne lâchera plus les rênes du pouvoir, même quand Dmitri Medvedev s’installe au Kremlin.

Grâce à une manne pétrolière abondante, sa première décennie au pouvoir est marquée par une remontée du niveau de vie des Russes et un retour de l’État affaibli après la chute de l’URSS, avec une reprise en main des médias contrôlés par d’ambitieux oligarques.

Un tournant a eu lieu en 2004 avec la « Révolution orange » qui aboutit à l’élection en Ukraine d’un président pro-occidental et que le Kremlin considère comme une ingérence occidentale dans son pré carré.

Depuis, les crises se multiplient : guerre en Géorgie en 2008, intervention occidentale en Libye en 2011 vécue comme une trahison par Moscou qui soutient désormais Bachar al-Assad en Syrie, crise ukrainienne de 2014 avec l’annexion de la Crimée puis le lancement d’un conflit dans l’Est entre forces de Kiev et séparatistes prorusses.

L’échéance de la fin de mandat laisse la classe politique russe s’interroger sur ses intentions. Redevenir Premier ministre comme en 2008-2012 ? Désigner un successeur comme Boris Eltsine en 1999 ? S’attribuer une fonction honorifique lui permettant de tirer les ficelles comme vient de le faire l’homme fort du Kazakhstan voisin ?

LES GRANDES DATES