Dans les traces d’Eddy Merckx

Ecrire qu’Eddy Merckx connaît Bruxelles comme sa poche est sans doute un euphémisme. De Grand-Bigard où il aime boire son verre avec son ami Paul Van Himst à Anderlecht où il se rend dès qu’il le peut pour supporter les Mauves en passant par la place Sainte-Catherine où il adore le poisson cuisiné par un petit cousin de sa femme, « le Cannibale » s’est approprié la capitale comme personne.

Pourtant, s’il est bien une commune bruxelloise qui est indissociable du nom de Merckx, c’est Woluwe-Saint-Pierre. Et pour cause, c’est là, à deux pas du ring de Bruxelles, que le petit Eddy a donné ses premiers coups de pédale.

Voyage dans les traces d’Eddy Merckx.

La place des Bouvreuils

Rebaptisée square Eddy Merckx depuis quelques semaines seulement, la place des Bouvreuils a littéralement vu grandir « le Cannibale ». Dans les années 50, entouré de ses parents Jules et Jenny, son frère Michel et sa sœur Micheline, le jeune ket (qui est né à Meensel-Kiezegem, une commune du Brabant flamand) mouline déjà pas mal dans le quartier, que ce soit pour son plaisir ou pour aider son épicier de père à la livraison. De quoi lui permettre d’empocher quelques pourboires et s’offrir, dès ses 12 ans, son premier vélo de course.

Le parc de Woluwe

Très vite, la machine Merckx est lancée. Dans le parc de Woluwe situé à moins d’un kilomètre de sa maison, Eddy s’en donne à cœur joie avec son vélo. Son truc ? Enchaîner les nombreuses côtes qui s’y trouvent et lâcher ses voisins un par un lorsque ceux-ci tentent de le suivre. Aux abords du parc, sa réputation est vite faite : le fils de l’épicier du coin devient « Eddy Tour de France ».

L’église du Chant d’Oiseau

C’est en 1967, un an après sa première victoire à Milan-San Remo, qu’Eddy Merckx prendra définitivement son envol. Dans le peloton et dans la vie.

Alors qu’il débute à nouveau sa saison sur les chapeaux de roue, le phénomène bruxellois profite de sa 2e victoire sur la Primavera pour annoncer ses fiançailles avec Claudine Acou, la fille de l’ancien directeur technique du cyclisme belge. Quelques mois plus tard, le 5 décembre, les deux tourtereaux s’unissent à l’église du Chant d’Oiseau, à un kilomètre à peine de la place des Bouvreuils.

Pour « le Cannibale », l’heure est aux cartons : Eddy Merckx, 22 ans à l’époque, déménage pour la première fois de sa vie et quitte Woluwe pour Kraainem.

Le parc Parmentier : le chemin de Ronde

A Woluwe-Saint-Pierre, les clins d’œil à la carrière d’Eddy Merckx ne manquent pas. Ainsi, le chemin du Ronde, avec son tronçon pavé de plusieurs centaines de mètres, en fera sourire plus d’un dans le coin. A commencer, peut-être, par « le Cannibale », lui qui a remporté le vrai « Ronde » à deux reprises dans sa carrière.

Autre clin d’œil : le chemin en question longe l’avenue de Tervueren où Eddy a même habité quelques années et qui lui vaut un autre de ses surnoms, à savoir « l’Ogre de Tervueren ».

L’avenue des Mille mètres

Parce que la grande histoire d’Eddy Merckx est aussi faite d’anecdotes plus méconnues, c’est dans l’avenue des Mille Mètres, au terme d’un contre-la-montre par équipe remporté par la Faema, que « le Cannibale » enfila pour la première fois le mythique maillot jaune du Tour de France.

A 24 ans, le gamin du coin écrit ainsi la première ligne de sa légende sur le Tour, sur les terres de son enfance. Avant de décrocher, 21 jours plus tard, la première Grande Boucle de sa carrière.

L’hôtel communal

A l’instar des centaines de victoires, des dizaines de maillots distinctifs et des onze Tours qu’il a glanés au fil de sa carrière, Eddy Merckx continue toujours d’accumuler les récompenses. Et ce, bien qu’il ait mis un terme à sa carrière en 1978.

Ainsi, quatre ans après avoir été anobli par le roi Albert II, le baron Merckx se voit décerné le titre de « citoyen d’honneur » de la ville de Woluwe-Saint-Pierre.

L’école Eddy Merckx

Au début des années 2000, les hommages se multiplient pour Eddy Merckx. Peu de temps après qu’il ait reçu le titre de « citoyen d’honneur » de la commune de Woluwe-Saint-Pierre, le plus grand coureur de tous les temps voit une école baptisée en son nom. Une école (forcément) sportive située à Sportcity, soit le plus grand centre multisport de la capitale.

En 2003, c’est une station de métro située à Anderlecht qui sera baptisée du nom d’Eddy Merckx.

L’Orée

Depuis 1946 et l’installation des aïeuls Jules et Jenny, l’histoire d’amour entre la famille Merckx et Woluwe-Saint-Pierre n’a de cesse de se développer. Si Eddy a quitté définitivement Bruxelles pour Meise, où il s’est installé à la fin des années 70, c’est au tour de son petit-fils Luca Masso de reprendre en quelque sorte le flambeau.

Formé, comme sa sœur, au club de hockey de l’Orée situé de l’autre côté de l’avenue de Tervueren, le Belgo-Argentin est ainsi le troisième membre de la famille à faire parler de lui sur la scène internationale. Et pour cause, 12 ans après la médaille de bronze décroché par son oncle aux Jeux d’Athènes, le Bruxellois est devenu champion olympique en 2016, en battant la Belgique en finale, à Rio.