Combien de temps mettent nos abonnés
pour se rendre au travail ?
L’Avenir.net a demandé à ses abonnés quel était leur moyen de locomotion (par choix, par obligation) pour relier leur domicile à leur lieu de travail. Cinq portraits, pour cinq cas de figure.
Lionel Moreau travaille au Parquet de Bruxelles et habite Chimay, soit une distance comprise entre 110 et 130 kilomètres.
Combien de temps, pensez-vous, que Lionel met pour rejoindre son lieu de travail ?
minutes160 minutes
Lionel Moreau habite Rièzes, un village au sud de la commune de Chimay. Depuis deux ans, il travaille au Parquet de Bruxelles. Chaque jour, il parcourt donc entre 111 et 128 km pour se rendre à son boulot, au coeur de Bruxelles. Un trajet qui lui prend en moyenne 2h40. “J'ai opté pour le train par facilité car cela me permet de dormir ou de lire pendant le trajet et aussi parce que j'ai la chance que l'abonnement soit payé par mon employeur.”
Sauf que prendre le train demande une certaine organisation: “La gare la plus proche de chez moi est celle de Couvin à 20 kilomètres et je suis obligé de m'y rendre en voiture car dans mon village les bus sont réduits au service minimum : un le matin à 7h15 pour amener les écoliers à Chimay et un autre à 17h30 dans l'autre sens pour les ramener. Comme je dois prendre le train de 5h47 et que je suis de retour à Couvin à 18h20, ce n'est pas possible pour moi.Je dois donc prendre la voiture.” Le Chimacien ne le cache pas : “J’ai la chance que mon travail me plaît.” Une belle motivation pour pouvoir se lever quotidiennement à 4h40. “Je récupère en dormant dans le train. Heureusement, j’arrive à me réveiller au moment où on arrive à la gare de Bruxelles Midi.” Il lui faut ensuite aller prendre le métro pour rejoindre son bureau, rue des Quatre Bras.
Bernard Thauvin habite Court-Saint-Etienne et travaille à Wavre, soit une distance d’une quinzaine de kilomètres.
Combien de temps, pensez-vous, que Bernard met pour rejoindre son lieu de travail ?
minutes30 minutes
C’est au sud de Court-Saint-Etienne, dans le village de Tangissart que Bernard Thauvin s’est installé. Son lieu de travail ? Pas très loin de là, à Wavre, soit une quinzaine de kilomètres. “Dans la mesure du possible, j’essaie de m’y rendre à vélo, soit entre 70 et 100 jours par an. Cela me prend 30 minutes.” Pour Bernard, le vélo est un choix, pas une obligation. “J’ai commencé en 2006. Cela fait 15 ans que je n’avais pas roulé. Je le fais parce que c’est un bon exercice physique et aussi parce que c’est économique.” À son travail, Bernard dispose d’un vestiaire et d’une douche.
Se rendre au travail à vélo, cela implique pour Bernard de se lever à 4h à la place de 5h. En fonction de la météo, il peut cependant changer ses plans: prendre la voiture ou faire du covoiturage.
Ce qui frappe Bernard lors de ses trajets à vélo, ce sont les problèmes d'infrastructures: “Les pistes cyclables ne sont pas nettoyées, il y a des branchages qui peuvent poser des problèmes lorsque, comme moi, on roule tôt ou tard et qu’il n’y a plus beaucoup de lumière.” Mais ce qui fait le plus râler Bernard, ce sont les voitures stationnées sur les pistes cyclables: “C’est vraiment dangereux car, lorsque la piste cyclable est à contre-sens de la route, cela nous force à nous engager sur la voirie, face aux voitures.”
La famille Charlier habite Tellin. Les deux derniers enfants, Arthur et Jean, vont à l’école à Namur, soit une distance comprise entre 55 et 60 kilomètres.
Combien de temps, pensez-vous, qu’Arthur et Jean mettent pour rejoindre leur école ?
minutes60 minutes
À Resteigne, village de la commune de Tellin, la famille Charlier-des Touches compte 6 enfants. Parmi eux, deux sont toujours aux études. “L’avant-dernier, Arthur, est à l’école dans le centre de Namur. Pour s’y rendre, il doit aller en voiture à la gare puis prendre le train”, explique la maman, Anne Charlier-des Touches. Au total, le trajet d’Arthur dure 60 minutes... quand tout va bien.
Pour faire face aux aléas (grèves, accidents…), Anne, la maman, a créé un groupe Facebook privé “Wellin - Resteigne - Tellin - Jemelle gare”. “Il n’y a pas un engouement mais cela peut permettre de dépanner.”
Jean, le plus jeune, a préféré s’éviter les désagréments des trajets pour aller à Namur. “Il a demandé un kot. Mais pour s’y rendre, il doit prendre le dernier train dimanche car avant celui-là, il n’y a plus de place.”
Et les enfants ne sont pas les seuls à rencontrer des problèmes de mobilité: le papa, travaillant au Luxembourg doit aussi faire face à des trains bondés.
Florian Burnotte habite Vielsalm et travaille à Marche-en-Famenne, soit une distance d’une quarantaine de kilomètres.
Combien de temps, pensez-vous, que Florian met pour rejoindre son lieu de travail ?
minutes30 minutes
Cela fait un an que Florian Burnotte covoiture, une fois par semaine, pour parcourir la quarantaine de kilomètres sépare son domicile à Hébronval (Vielsalm) et Marche-en-Famenne. “C’est avec une personne que je connais très bien et qui, comme moi, travaille à Marche.” Le choix du covoiturage ? Dans un souci d'économie et d’écologie: “nous n’avons qu’une seule voiture à la maison.” Et pour Florian, il n’y avait pas d’autres alternatives: “si je voulais prendre le train, je devrais faire Vielsalm-Liège, Liège-Marloie et puis prendre mon vélo pour rejoindre mon boulot à Mache. Je trouve incroyable qu’il soit si difficile de trouver des transports en commun ou qu’il n’y ait pas une plateforme de covoiturage de qualité.”
Si le covoiturage est possible, c’est parce que Florian peut adapter ses horaires à ceux de son chauffeur qui lui, a des horaires fixes. “Mais cela dépend aussi des autres activités en dehors du boulot, c’est pour cela qu’en moyenne, nous ne covoiturons qu’une fois par semaine.”
Nathalie Lechantre habite Marche-en-Famenne et donne cours dans une dizaine d’implantations scolaires, soit 100 kilomètres par jour.
Combien de temps, pensez-vous, que Nathalie passe sur la route ?
minutes90 minutes
Nathalie Lechantre est maître-spécial de seconde langue dans le réseau communal, au niveau du fondamental. Elle est très concernée par le changement climatique. “J’aimerais réduire mon empreinte écologique.” Mais dans les faits, Nathalie est plus que jamais liée à sa voiture : “J'habite Hargimont (Marche-en-Famenne), je suis enseignante 'nomade' car je donne cours dans 10 implantations situées dans le Namurois et le Nord du Luxembourg.” Chaque jour, Nathalie parcourt une centaine de kilomètres et passe plus de 1h30 sur la route pour donner entre 4 heures et 6 heures de cours. “Je mets 30 minutes le matin pour rejoindre la première implantation puis je change de site durant les récréations et les temps de midi, ce qui représente entre 30 et 50 minutes de trajets. Le soir, je mets à nouveau 30 minutes pour regagner mon domicile. C’est extrêmement handicapant.”
Si dans ce coin, les bouchons sont relativement rares, les travaux et convois agricoles peuvent rapidement allonger le temps de parcours.
“Tous les maîtres spéciaux en milieu rural sont dans mon cas. Ma difficulté est de ne pas habiter à proximité de mes implantations.” Et en termes de mobilité, impossible de trouver une alternative.