Le 11 septembre était déjà une date tristement connue dans l’Histoire suite aux attentats du World Trade Center. En 2017, ce jour est devenu encore plus funeste pour la plupart des Mouscronnois. Mouscronnois qui ont perdu leur bourgmestre, Alfred Gadenne, dans des circonstances tragiques.

C’était pourtant une journée classique dans le quotidien du maïeur, élu en 2006. Rien ne laissait présager une telle fin… En matinée, Alfred Gadenne avait eu sa réunion hebdomadaire avec le chef de zone de police, Jean-Michel Joseph. En fin d’après-midi, il avait présidé le collège communal, comme il le faisait tous les lundis. À la fin de la séance, il était resté pour discuter avec ses échevines, Marie-Hélène Vanelstraete et Brigitte Aubert. Cette dernière confiait : « Comme mon fils avait pris ma voiture, il m’a reconduit. On a beaucoup parlé durant le trajet. Notamment de son apéro qui s’était déroulé la veille. Il m’a déposé sur le parking face à mon habitation et on a continué à parler. Je ne vais jamais oublier le dernier sourire qu’il m’a lancé ».

« Ha, le fils d’Olivier ? Je ne t’avais pas reconnu car tu as bien grandi »

Alfred Gadenne était alors rentré chez lui, avait rapidement salué sa femme, Agnès Nuttens, avant d’aller faire un geste qu’il posait tous les soirs : fermer les grilles de son cimetière de Luingne. Comme à son habitude, il avait commencé par la porte secondaire avant de revenir vers la principale, la plus proche de son habitation. Là, il avait été apostrophé par un jeune homme qui lui demandait de venir vérifier un problème sur une tombe avant de lancer : « Vous me reconnaissez ? ». Le bourgmestre avait répondu par la négative. C’est alors que le garçon s’était présenté comme Nathan Duponcheel. « Ha, le fils d’Olivier ? Je ne t’avais pas reconnu car tu as bien grandi », avait souri le bourgmestre. Une réponse prise comme une provocation par Nathan. Il avait alors attendu que le bourgmestre se retourne pour sortir son cutter et frapper une première fois à la gorge. Lors des auditions, l’accusé avouera un second coup, quand la victime était au sol. Plus tard, l’autopsie fera état d’une dizaine de coups, dont des lésions de défense laissant imaginer une lutte.

«Quand vous verrez son cadavre, vous comprendrez pourquoi j’ai vengé mon père  »

Après cette scène, Nathan avait pris rapidement conscience de son acte. Il avait tenté de colmater l’hémorragie avec ses mains, en vain… Avec son GSM, il allait ensuite composer le 112 et 101 pour prévenir les services de secours qu’il venait d’assassiner le maïeur. À l’arrivée des patrouilles, il n’avait montré aucune résistance. Il avait précisé : « Cela ne sert à rien d’aller le voir. Il est déjà mort. Quand vous verrez son cadavre, vous comprendrez pourquoi j’ai vengé mon père ».

La vengeance sera effectivement le mobile qui sortira très rapidement durant l’enquête. Nathan Duponcheel tenait, en effet, pour responsable Alfred Gadenne pour le licenciement de son père. Un père qui s’était suicidé un jour de Saint-Valentin. Le jeune homme ne s’en est jamais remis et avait laissé ses ressentiments se transformer en envie de vengeance. Ce qui l’aura conduit à ce geste irrémédiable…