Textes, vidéos et photos : Cristel JOIRIS
Webdeveloppeur : Géraldine DUCAT et Cédric DUSSART

Du haut de ses 16 ans, Diego De Cooman s’est fait un nom dans le monde du « freestyle tennis ». L’Ottintois est l’un des trois freestyler les plus suivis dans le monde sur les réseaux sociaux. Il comptabilise à ce jour 12.400 abonnés et 15 millions de vues.

Il parle aussi vite qu’il jongle, dribble et fait rebondir sa petite balle jaune sur le cadre de sa raquette. En plus d’être un excellent joueur, Diego de Cooman s’est fait un nom dans le monde du « freestyle » tennis.

Déterminé, audacieux et créatif, il s’est lancé il y a deux ans à l’assaut des réseaux sociaux. « Tout a commencé un peu par hasard, explique l’Ottintois, fan de Roger Federer. J’étais en vacances à Dunberg, à la mer, avec ma famille. Un soir, avant l’apéro, je cherchais des trucs à faire. J’ai vu des vidéos de Wass freestyle. Il faisait des figures dans la rue pour essayer de gagner un peu d’argent. Je me suis dit : “Pourquoi pas faire comme lui ? ” Je me suis entraîné dans le garage trois heures d’affilée et puis je suis allé avec ma raquette et ma balle sur la digue pour montrer ce que je savais faire. Les gens adoraient, j’ai posté une vidéo sur YouTube. C’est parti comme ça… j’ai lancé un compte Instagram il y a deux ans et il y a peu, sur TikTok. J’ai une vidéo qui a fait 80 000 vues. »

Son objectif est de devenir une référence dans la discipline et d’être ainsi invité sur des événements tennistiques prestigieux pour proposer des démonstrations au public. « Ce serait l’occasion de découvrir plein de choses, de rencontrer des gens et de vivre de belles expériences. »

Comme sa discipline, le jeune homme maîtrise parfaitement son image sur les réseaux sociaux. « J’ai appris à gérer un compte Instagram au fil du temps, en lisant énormément de choses, précise-t-il. Je suis bien meilleur maintenant que quand j’ai commencé. »

15 millions de vues et déjà des sponsors 

Les vidéos que Diego De Cooman poste, plus étonnantes les unes que les autres, lui amènent chaque jour son lot de nouveaux abonnés. « Aujourd’hui, j’en compte 12 400 et mes vidéos doivent avoir été vues, à la grosse louche, 15 millions de fois », sourit l’élève du collège du Christ-Roi, à Ottignies.

Des chiffres qui ont logiquement attiré plusieurs marques de renom. « Je n’aime pas trop le terme d’influenceur mais oui, j’essaye de me débrouiller, d’ouvrir des portes. J’ai la chance d’avoir décroché des contrats avec Head pour mes raquettes et mes sacs, avec Luxilon pour mes cordages, avec Bidi Badu, Gunn Athletic et Advantage qui m’envoient des caisses de vêtements. J’ai aussi été diffusé sur MTV et fait une collaboration avec le magazine Courts. »

Jusqu’à 10 h de travail par semaine 

Sa passion représente des heures d’entraînements. « Je m’entraîne beaucoup mais pas tous les jours non plus. L’avantage du freestyle est qu’on peut s’entraîner où et quand on veut. Je peux m’entraîner jusqu’à 10 h par semaine parfois, en fonction de mon envie. Je vais dans la rue, je prends ma raquette et je m’entraîne. J’invente, je fais des enchaînements. C’est en essayant d’innover que j’apprends. Mais trouver les idées de vidéos, ça prend parfois plus de temps que de faire les vidéos, les gens ne s’en rendent pas vraiment compte. »

Je sais bien qu’au plus je travaille, au meilleur je serai. C’est en essayant de faire des figures qu’on arrive à réaliser de nouvelles choses.

Au fil du temps, j’ai réussi à développer des techniques pour réussir des figures beaucoup plus facilement.

Diego De Cooman confie que réussir un « trickshot » est parfois une question de chance. « On me demande toujours combien j’en rate avant de réussir. Il y a quand même une partie de chance. La vidéo qui, selon moi, était la plus difficile à réaliser ne m’a pris que quatre essais, je ne sais pas comment j’ai fait. Parfois, ça ne fonctionne pas juste pour un petit centimètre. Il peut aussi arriver que j’ai mal déclenché la vidéo du téléphone, ça c’est très rageant ! » J’ai déjà mis plusieurs heures à faire des vidéos. Ma plus longue, j’ai mis 2 h 30.

Voici, ci-dessous, un condensé de ses ratés

Son plus gros succès reposté par le journal L’Équipe

« Ma meilleure vidéo, bizarrement, c’est une qui ne m’a pas pris beaucoup de temps, explique le jeune tennisman. C’est la vidéo où j’imite des joueurs dans la rue : elle a fait 180.000 vues sur mon compte. Le journal L’Equipe l’a reposté et ça a fait 3 millions de vues. Sur Facebook, chaque fois que quelqu’un la postait, ça faisait plus de 100.000 vues. Je ne sais pas pourquoi, je me pose toujours la même question », sourit-il.

Son modèle : Stefan Bojic dit « le roi du freestyle »

Stefan Bojic, « king du freestyle tennis » compte 150.000 abonnés.

Le freestyle est une discipline pratiquée par une poignée d’aficionados dans le monde. A la connaissance de Diego, ils sont trois à en faire de manière régulière : le Serbe Stefan Bojic (@stef_bojic, le Français Benjamin Sionet (@Bensimshot) et lui.

« Stéphane Bojic, on l’appelle le roi, il est tellement fort qu’il a près de 150.000 fans sur les réseaux sociaux. Il vit de sa passion : il est invité dans tous les tournois et toutes les marques vont chez lui, explique Diego De Cooman. Il a commencé à vraiment être connu il y a trois ans mais ça fait 10 ans qu’il en fait. Quand il s’est lancé sur Insta, il avait déjà un niveau incroyable. »

Selon le jeune homme, au même titre que le « freestyle foot » qui a mis une dizaine d’années à se développer, sa discipline suit la même tendance. « Aujourd’hui, les « foot freestyler » ont des millions et des millions d’abonnés. Ça m’encourage, je me dis que j’ai commencé assez tôt. »

Récemment, le jeune homme de 16 ans a eu l’occasion de rencontrer son modèle, à Paris. Diego était invité aux côtés de Stéphane Bojic et Mathieu Forget, acrobate et chorégraphe, pour un événement organisé dans le cadre du lancement de la nouvelle marque Lacoste : L20.

Mathieu Forget, fils de Guy Forget, acrobate et chorégraphe avec Diego De Cooman lors d’un shooting pour Lacoste.

« Rencontrer Stefan Bojic était super chouette. On a fait plein de vidéos ensemble, il est trop sympa. Si Novak Djokovic n’avait pas perdu sa finale contre Rafael Nadal à Roland Garros, j’aurais peut-être pu le rencontrer. Il était prévu qu’il soit là dans le cadre de cet événement », regrette-t-il.

Stan Wawrinka et.…Roger Federer

L’objectif de Diego De Cooman est d’un jour pouvoir proposer des « shows » de quelques minutes à la foule, il a déjà eu l’occasion d’être invité à Deauville.

« C’est le seul club sur gazon qu’il existe en France. Une exhibition y était organisée. Dans ce cadre, j’ai eu l’occasion de rencontrer Mickaël Llodra, Arnaud Clément, Arnaud Di Pasquale, Roberto Bautista Agut… Mika Llodra était super sympa. Il me reconnaissait, me faisait le “check” de la main, voulait jouer avec moi », explique-t-il des étoiles dans les yeux.

Stan Wawrinka, 18e joueur mondial à ce moment-là, a reposté une compilations des meilleures vidéos de Diego.

Sur les réseaux sociaux, l’Ottintois a aussi son petit succès. Le Suisse, Stan Wawrinka, 18e joueur mondial, a même posté sur son compte Facebook une vidéo de Diego compilant ses meilleurs « trickshots ».

Pendant le confinement, Roger Federer, son idole, a quant à lui vu sa « story » Instagram. « Il avait lancé un challenge à ses fans, j’ai participé et j’ai vu qu’il avait regardé ma vidéo. Je ne sais pas si c’est lui ou son agent mais c’est son compte officiel qui a vu en tout cas ! »

Originaire de Perwez, Diego De Cooman manie la petite balle jaune et la raquette depuis l’âge de 6 ans. « Au début, c’était un peu comme ça, je faisais des stages comme je faisais des stages de foot. Quand j’ai eu 7 ou 8 ans, là j’ai commencé à avoir cours deux fois par semaine », explique le jeune homme de 16 ans, élève du collège du Christ-Roi, à Ottignies.

C’est avec Morgan Tircher, ancien champion de Belgique et directeur de la Tennis Morgan Academy, que Diego prend ses premiers cours particuliers dans le petit club d’Incourt, à quelques pas de chez lui. « Il a vite vu que j’avais tout le temps envie de jouer. Il m’a trouvé un coach physique   Jean Demonty qui, lui, m’a conseillé d’aller m’entraîner au Panorama, à Overijse. J’ai commencé les tournois à l’âge de 8 ans. »

C30.4 à 8 ans, l’Ottintois a gravi les échelons en quelques années pour être B-15 aujourd’hui. Après un bref passage par le club Justine N1, Diego est, depuis l’année passée, de retour au Panorama où il s’entraîne quatre à cinq fois par semaine avec pour objectif de monter B-15/2 en septembre prochain. « Je suis soutenu par la fondation Hope & Spirit  ais je n’ai jamais été repris par l’AFT parce que le Panorama appartient à la VTV (Fédération flamande de tennis)  ce qui signifiait que je devais changer de club et ça, je n’en avais pas trop envie. »

Les atouts sur le terrain sont, selon lui, son coup droit et son service. « J’aime bien varier   faire des amorties, des slices. Il m’arrive d’utiliser certains trickshots sur le terrain quand je suis largement devant », plaisante-t-il. Mais en général, je me concentre sur le match. »

Son rêve : devenir pro

Après sa rétho, Diego De Cooman ambitionne de décrocher une bourse pour s‘entraîner aux États-Unis. « J’aimerais avoir l’occasion de bien progresser aux EÉats-Unis et avoir un diplôme. Je me donne ensuite un an ou deux ans pour tenter ma chance sur le circuit pro. Faire plein de tournois et voir ce que ça donne.  n fait, mon plus grand rêve, c’est de devenir tennisman professionnel tout en menant ma vie de freestyler sur le côté », conclut-il.

Une discipline qui s’apprend

Cet été, via la Morgan Tircher Academy, Diego De Cooman a proposé des « freestyle camp » au tennis club de Beauvechain.

« C’était l’occasion de proposer aux enfants de faire autre chose que juste du tennis toute la journée, explique le jeune sportif. Nous avons même essayé de faire une combinaison à la fin mais ça a échoué pour quelques centimètres!  C’est une discipline qui s’apprend. D’ailleurs, en début de semaine, certains ne savaient rien faire et au fil des jours, ils étaient  capables d’enchaîner des figures ».