Reportée, crise sanitaire oblige, la finale du concours de Top Women prend place en plus petit comité ce 13 septembre. Plongeon dans les coulisses d’un concours contre les diktats de la mode.
Elles sont minces et rondes, jeunes et moins jeunes, grandes et petites… Elles, ce sont les 45 participantes de la finale du concours de Top Women. Leur objectif ? Retrouver confiance en elles et vivre une expérience exceptionnelle. Nous étions présents lors de la demi-finale en février. Sur place, bonne ambiance, camaraderie et rires ont fusé tout au long de la journée. C’est que Top Women est loin d’être un concours de beauté traditionnel.
« Top Women est un rendez-vous annuel vers la confiance en soi. Ce sont les stéréotypes qui créent des complexes chez les femmes, lance la coach et organisatrice Nathalie de Reuk. L’objectif de Top Women est double : permettre à celles qui participent de s’épanouir à travers les coachings, les ateliers, les challenges etc. Et que grâce à elles, d’autres puissent s’identifier et se dire “moi aussi je suis belle”. »
Estime de soi
Ancien mannequin, Nathalie fait face très jeune aux revers de cet univers. « C’était déjà la catastrophe parmi les collègues mannequins, elles étaient toutes complexées, mal dans leur peau, elles ne se sentaient jamais assez bien. J’avais 16 ans quand j’ai lancé mon propre défilé en disant à toutes les femmes que oui, elles sont belles. Car qu’on corresponde aux stéréotypes de beautés ou non, on a finalement toutes des complexes. Les réseaux sociaux et les médias renvoient une image de la perfection totalement irréelle. Le manque d’estime et de confiance en soi n’a fait que s’accentuer et s’aggraver avec les réseaux sociaux. Il faut faire quelque chose pour nos jeunes. »
Les participantes sont donc coachées tout au long de l’aventure en petits groupes. « On travaille sur l’estime de soi, à travers des ateliers, challenges, formations ludiques pour apprendre à se décomplexer et à dépasser le regard des autres. » D’autre part, les coaches, dont le parrain du concours David Jeanmotte, donnent des outils aux participantes pour pouvoir mieux se maquiller et se relooker.
Envie de participer à l’aventure ?
Les inscriptions sont ouvertes pour la nouvelle saison.
La première rencontre, en petit comité, avec les nouvelles candidates se tiendra à la mi-octobre avec le nouveau podium en titre, fraîchement élu.
Infos : www.topwomen.be
Les conseils de la coach
Devenir la meilleure version de soi-même demande persévérance et de l’estime de soi.
Un petit ventre, des vergetures ou des cicatrices ? Pas toujours évident dépasser ses complexes. Et bien souvent, ces parties du corps qu’on ne veut plus voir sont surtout le reflet de notre histoire, explique la coach Nathalie. « Des cicatrices sur le ventre sont la preuve qu’on est toujours là, qu’on est vivant. Souvent les femmes qui ont beaucoup de mal avec leur image ont tendance à négliger ce qu’elles n’aiment pas chez elles. »
L’astuce ? Faire l’inverse. « Si on n’aime pas son ventre, parce qu’il est flasque ou a des vergetures – après une grossesse par exemple – il faut s’en occuper et le valoriser. Pour qu’il reprenne sa place au niveau émotionnel. Car un ventre n’est pas que visuel, il est surtout utile : il nous permet d’avoir un enfant, de digérer… S’il est un peu moche, ce sont juste des représentations de ce qu’on a vécu et on peut dire merci à la vie. »
Côté look aussi
Pour devenir la meilleure version de soi-même, il est essentiel d’avoir les outils pour mieux se maquiller et se relooker.
Quel maquillage ? « Pour un maquillage au jour le jour, pensez à mettre une crème de jour un peu teintée pour cacher les imperfections et avoir un effet naturel. Car le plus beau maquillage est celui qui ne se voit pas. Côté couleurs, n’exagérez pas. Pensez aux couleurs neutres comme le brun marron qu’on estompe un peu. » Des petits cernes, un nez rouge ? « L’anti-cerne compact fonctionne super bien pour masquer les imperfections. Pas besoin de produits supplémentaires. »
Quels vêtements ? « Beaucoup de femmes essayent des vêtements dans un magasin et disent que rien ne leur va. C’est normal, il n’y a souvent que quelques articles qui vont fonctionner sur quelques personnes. Rappelons qu’on est toutes uniques et que chaque pièce est taillée sur un modèle bien précis, qui ne correspond donc pas à tout le monde. » L’astuce de la coach ? « Osez sortir de votre zone de confort, essayez des choses différentes. N’essayez pas de copier vos amis ou les mannequins, qui n’ont pas forcément la même morphologie. Testez et amusez-vous. »
Envie d’une petite robe qui fonctionne à tous les coups ? « Les robes trapèze vont à tout le monde. »
Sara Drooghad, la lauréate 2019
« Soyez-vous même tout simplement. » Voici le message Sara Drooghad, 41 ans, couronnée Top Women 2019. La Plombimontoise vient de terminer une année magique.
Alors que la finale prendra place ce dimanche, Sara Drooghad sera présente pour soutenir et encadrer les candidates, dans cette dernière phase de l’aventure. Terminant sur le podium l’an dernier, elle continue à véhiculer son message d’acceptation, d’estime de soi.
« Mon message ? Toutes les femmes sont belles. Qu’elles soient petites, grandes, fines, rondes, avec une petite poitrine ou une grosse… Il n’y a aucun critère de beauté à respecter. Il faut simplement accepter ses formes, son caractère et être soi-même. »
L’aventure Top Women ? Une manière d’évoluer et d’oser. « J’ai grandi dans ce concours. Et même si je suis un peu plus forte, j’ai toujours aimé ce que j’étais. Par contre, j’ai vraiment appris à oser de nouvelles choses, de nouvelles coupes et couleurs de cheveux, des vêtements plus fantaisistes. Je ne réfléchis plus à l’image que je fais passer, j’ose tout simplement. »
Et puis, cette année, Sara a profité de sa couronne, multipliant les aventures et les rencontres. « J’ai représenté Top Women à différents concours de Miss et Mister à travers la Belgique. J’ai dû représenter “la femme” en Belgique. Beaucoup de personnes me reconnaissaient dans la rue. » Sans oublier les beaux cadeaux et jolis séjours.
Son conseil pour celles qui aimeraient tenter l’aventure ? « Rester telle qu’on est. Il ne faut surtout pas se cacher ou jouer un personnage. Soyez-vous même tout simplement. »
Un nouveau défi pour beaucoup de femmes
La journée de la demi-finale était l’occasion rêvée de rencontrer des candidates Top Women 2020, aux personnalités et parcours différents.
« À toutes celles dans ma situation et qui se disent que la vie est finie, non elle n’est pas finie ! », lance Séverine Tassini, finaliste du concours. Originaire d’Ans et âgée de 40 ans, Séverine est depuis 10 ans en chaise roulante.
« J’ai la sclérose en plaques depuis 1998. J’ai eu mon petit garçon en 2009 et depuis, ça s’est dégradé. De la canne, je suis passée à la béquille, au déambulateur, puis à la chaise. »
Cette étape a fait l’effet d’une bombe. « Je suis maintenant à quatre roues, ce n’est pas facile à accepter. » C’est que Séverine mordait la vie à pleines dents. « Je travaillais beaucoup, je faisais du sport, je dansais sur les tables en soirée… Du jour au lendemain, se retrouver sur une chaise, c’est dur. »
En tant que femme aussi. « Il n’y a rien à faire, les tenues sexy c’est bien, mais quand on se regarde dans le miroir, on voit d’abord la chaise. »
Alors pourquoi Top Women ? « Je veux continuer à vivre la vie à fond. Dernièrement, j’ai fait le simulateur de chute libre, ainsi qu’un saut en parachute. Top Women était un nouveau défi. Les barrières sont là pour être sautées et aller de l’avant. Je veux montrer à tout le monde que, même si on a une différence, ça ne doit pas nous arrêter. Car la vie est magnifique et vaut la peine d’être vécue à fond. »
Des profils variés
Ingrid Aubly
« On ne ressort pas de cette aventure comme on était au départ », sourit Ingrid Aubly, finaliste et originaire de Charleroi. À 49 ans, Elle rayonne à l’approche de la finale. « Ça a été une aventure humaine. J’ai appris à ne plus avoir peur de ce que les autres pensent de moi, à me trouver belle telle que je suis, à être moins complexée… Même si des complexes, il y en aura toujours, mais je les vis différemment. Je m’en moque même un peu, car mon corps c’est mon histoire. Et comme beaucoup, elle n’a pas été forcément facile. Trois enfants, ça laisse des traces, physiques et psychologiques. C’est un corps qui a vécu, qui n’est pas nécessairement le corps de top model qu’on voit à la TV, mais c’est le mien et il m’appartient. Et je dois d’abord le respecter. »
Stéphanie Renard
« Après un divorce un peu difficile et un burn-out, j’avais besoin de me rebooster. », explique Stéphanie Renard, 48 ans, d’Ath, demi-finaliste. « Je trouvais sympa de se dire que tout le monde pouvait se présenter à ce concours. Un concours de personnes en devenir. »
Résultat ? « Ça permet d’aller au-delà de ses limites, car quand on ne connaît pas les gens, on se sent moins jugé. Et puis, on est toutes là pour la même chose : on a toutes des failles, des blessures, des lacunes… C’est ça qui est intéressant dans le concept. » Son objectif ? « M’amuser, me retrouver moi-même et pouvoir dire : Je suis belle à 48 ans, je suis unique. »
Aurélie Delpire
« J’ai vraiment repris confiance en moi, grâce à Top Women. » Si Aurélie Delpire, demi-finaliste, de Châtelet, a décidé de s’inscrire cette année, c’est sur le conseil d’une amie, ex-candidate. L’envie de se retrouver, en tant que femme. « J’ai des petites jumelles de 6,5 ans. Et le ventre a pris un coup, le physique change quand on est maman. Elles m’ont laissé une trace, oui, mais c’est le bonheur de les avoir mises au monde en bonne santé. Je n’ai pas à me plaindre, explique la maman de 36 ans. Mais je désirais réapprendre à m’accepter en tant que femme, car je ne suis pas qu’une maman. » Apprendre à accepter les compliments, à provoquer le sourire chez les autres, à cumuler les astuces pour retrouver confiance en soi. « Je conseille ce concours à tout le monde. »
Texte et photos: Caroline Beauvois
Développeuse : Géraldine Ducat