La crise du coronavirus et les mesures de confinement qu’elle engendre en dépriment plus d’un. Alors, pour se donner un peu de baume au cœur, pourquoi ne pas se créer des moments uniques, même en tout petit comité ? Pour cela, Deuzio vous propose d’ajouter une touche de luxe à vos fêtes de fin d’année. Pas le luxe des grandes marques internationales. Mais des créations artisanales bien de chez nous, que leur singularité rend exceptionnelles et donc luxueuses.
Du parfum personnalisé à la lingerie fine sur mesure, en passant par les bougies faites à la main ou les accessoires en laine tissée, nous vous proposons des idées de cadeaux chics et exclusives. Le luxe peut aussi s’inviter à table avec des verres en cristal et des mets raffinés rehaussés par de divins breuvages. Le sapin, lui-même, arborera une touche somptueuse avec des boules en verre soufflé.
De quoi se mettre un peu de paillettes dans les yeux en attendant une année 2021, on l’espère, plus conviviale.
1. Créer un parfum unique qui porte votre nom
Quoi de plus luxueux et unique à offrir qu’un parfum sur mesure ? Avec Nez Zen, vous pouvez composer votre propre jus, selon vos envies.
Derrière la vitrine de sa boutique-laboratoire de la rue du Président à Namur, Romain Pantoustier manie pipettes et flacons, essences et absolus, pour élaborer ses parfums d’exception. Il y a quatre ans, l’homme crée Nez Zen, parfumerie artisanale résolument tournée vers la nature.
Naissance d’une passion
Chimiste de formation, Romain Pantoustier travaille à la recherche scientifique dans une multinationale, spécialisée, entre autres, dans la fabrication de parfums, lorsqu’il est amené à côtoyer les parfumeurs de l’entreprise. Une rencontre qui se révélera déterminante pour son avenir. On décèle chez lui un potentiel certain à exploiter, et l’on propose de le former. Il restera finalement quinze ans dans cet univers avant de prendre un nouveau tournant. Une passion était née.
« Quand on travaille à l’élaboration de parfums “commerciaux”, on crée des fragrances qui répondent aux attentes des clients. Ils sont étudiés pour plaire au plus grand nombre. Je ne voulais plus de ça, je voulais remettre l’artisanat et la liberté créatrice au cœur de mon projet. » Nez Zen voit alors le jour, en plein cœur du vieux Namur. C’est là qu’il confectionne ses préparations et les propose à la vente.
Artisan parfumeur
Amoureux de la nature, Romain Pantoustier aspire à une parfumerie en accord avec celle-ci, qui respecte ses matières premières et s’inscrit dans une démarche écoresponsable. Si l’artisan parfumeur n’a pas d’odeur signature, il aime les antagonismes, les mariages surprenants.
En plus d’une gamme de quinze créations personnelles que vous ne trouverez nulle part ailleurs, Romain Pantoustier offre la possibilité à ses clients de créer leur parfum sur mesure. Un plaisir tout de luxe qui a toutefois un prix. Pour l’élaboration de votre jus unique, il vous en coûtera 1 500 euros. « Au départ, je voulais faire exclusivement du sur-mesure. Mais c’est très cher. Je me suis vite aperçu que cela ne me ferait pas vivre. C’est pour cette raison que j’ai décidé de proposer mes créations à la vente, à des prix bien plus attractifs. »
Pour acquérir un flacon à la fragrance imaginée par Nez Zen, il faudra compter entre 25 et 120 euros, selon la contenance. Avec l’assurance de porter un parfum dont vous aurez peu de chances de sentir les effluves à chaque coin de rue.
Romain capture les émotions dans un flacon
Dans son approche de la parfumerie, Romain Pantoustier poursuit un but, celui de parvenir à capturer les émotions dans un flacon. Telle la madeleine de Proust qui replonge son auteur dans la réminiscence de son enfance, le parfum éveille nos sens et ravive notre mémoire émotionnelle, faisant jaillir souvenirs et sentiments parfois profondément enfouis. « Je cherche à faire voyager les gens par le nez. J’essaie de faire ressurgir des émotions par le simple sens olfactif. Le parfum doit être un coup de foudre, il faut que son odeur vous transporte immédiatement. C’était l’une de mes volontés lorsque je me suis lancé : moins de marketing, mais plus d’émotionnel dans la conception des parfums. »
Les secrets de la fabrication d’un parfum
L’art du parfum est indissociable du temps. Pour concocter un jus qui vous ressemble, il faudra s’armer de patience. De quatre à douze mois dans certains cas. « Il y a minimum deux mois de travail de recherche et deux mois de développement. Ensuite, selon les besoins, cela peut prendre de deux à six mois supplémentaires. »
Chaque création commence toujours par un entretien avec le client. « Quels sont ses goûts, ses envies, ses attentes ? » Grâce à ces précieuses informations, Romain Pantoustier peut commencer son travail. « Je fais des tests, je crée différents assemblages. Au bout de deux mois, je reviens avec plusieurs prototypes que les clients vont porter afin de m’en donner un retour. On voyage ensemble jusqu’à trouver le parfait assemblage. » Il existe plus de 1 000 essences naturelles, chacune avec ses particularités. C’est leur union qui enfantera le jus recherché. À ce dernier, sera ajoutée une base, généralement de l’alcool, pour diluer le concentré odorant, très puissant. Place ensuite au remplissage, sertissage et étiquetage des flacons.
Le prix du luxe
Si le prix d’un parfum sur mesure peut paraître surprenant, ce budget s’explique pourtant très simplement. Pour chaque création, le parfum doit répondre à des exigences très strictes établies par l’Union européenne. « Rien que pour couvrir les frais d’enregistrement et effectuer les tests de stabilité, obligatoires pour commercialiser un parfum, cela coûte 1 200 euros. Les 300 euros restants permettront de créer le parfum qui vous correspond. » Un budget certes conséquent, mais sans doute est-ce là le prix de l’unicité.
2. La perle, un cadeau intemporel
Utilisées par l’être humain depuis la préhistoire, les perles, à l’image de leur surnom, larmes d’Aphrodite, incarnent peut-être le plus divin des cadeaux.
Qui dépose sous le sapin un bijou composé de perles de nacre peut être certain de faire mouche. Ivoire, rose, champagne, noir, doré… la palette de couleurs et l’unicité de chaque perle participent à rendre ce cadeau personnel et empreint d’une symbolique particulière. Du Golfe persique aux mers de Chine, la perle a en effet conquis de nombreuses cultures et civilisations, en tant qu’objet rare et onéreux.
Aujourd’hui, cette concrétion calcaire, répondant à un mécanisme de protection de l’huître, matérialise toujours le luxe, mais est davantage accessible (pour une perle d’eau douce d’environ 8 mm, il faut compter 60 € et 150 € pour une perle de Tahiti). Et ne cesse de passionner.
Entre Bernard Biernaux, joaillier namurois, et les perles, c’est une belle histoire d’amour de presque 40 ans. Lui demander de nous la raconter a été une promesse tenue de voyage dans l’espace, dans les biotopes des eaux tahitiennes et le long des côtes japonaises, et dans les temps reculés des empires séculaires.
Une question de chance
« La perle est magique, nous explique ce spécialiste. Selon moi, un bijou doit être souple, naturel, je ne suis pas un adepte des angles et des lignes droites. La rondeur et les irrégularités des perles apportent une authenticité inégalable. »
Autrefois, les perles naturelles ornaient les diadèmes de la couronne d’Angleterre et les bijoux des maharajas des Indes car il fallait compter sur la chance pour découvrir l’huître renfermant le précieux sésame. Au XIXe siècle, l’ingéniosité et la ténacité des êtres humains ont néanmoins permis, au Japon, de reproduire des perles par l’ensemencement des mollusques.
« Cette technique a été tenue confidentielle pendant longtemps, c’était presque comme une organisation secrète, régie par des lois », précise Bernard Biernaux. Depuis, l’incrustation permettant la production de nacre n’est plus un secret et la perliculture – ou nacroculture – s’est développée et perfectionnée. « S’offrir des perles est donc bien plus accessible, et celles-ci sont de plus en plus belles et volumineuses. »
La plus naturelle, la plus sauvage vient de Tahiti
Direction la Polynésie française, et son île la plus célèbre, faite de sable noir et de lagons turquoise. « Selon moi, la perle la plus naturelle et sauvage est celle de Tahiti, cultivée en pleine mer et plutôt unique… elle est noire. Enfin, presque. On pourrait comparer ses couleurs à celles d’une queue de paon ou à celles des ailes d’une mouche : vert canard, bleu acier, mauve intense, jaune gold, ses nombreux reflets sont fascinants. »
Le joaillier attire également notre attention sur l’environnement naturel permettant la création des perles. « Les lieux de production sont de véritables sanctuaires, protégés de la pollution. De plus, même si la commercialisation est mondiale, les perlicultures participent à l’économie locale. »
Votre collier est à croquer
Saviez-vous qu’une perle parfaite est définie par ses… imperfections ?
« Ses défauts, irrégularités, confirment le processus naturel de la réaction de défense de l’huître quand un corps étranger rentre dans sa chair. Pour ne pas être blessé, le mollusque va créer un dépôt de nacre autour de ce corps étranger. » Un rejet qui devient une œuvre d’art.
Pour vérifier si votre perle est véritable, vous pouvez effectuer plusieurs tests. Dans un premier temps, frottez légèrement la perle contre l’une de vos dents. La surface est légèrement accrocheuse ? Votre perle est fausse. Si, au contraire, vous sentez le glissement de la nacre, vous êtes certainement un heureux propriétaire.
À présent, portez votre attention sur la base de l’insert de votre perle. Vous pouvez observer un léger arrondi ? Il s’agit du très fin film plastique typique des perles de Majorque… totalement fausses.
Ne désespérez pas, à l’instar des perles, vous pourrez briller en société en expliquant ce que nous dévoile Bernard Biernaux. « On entend souvent qu’il faut porter ses perles pour éviter qu’elles ne meurent. Ceci est erroné car les perles sont inertes. Si j’en dépose une dans un tiroir, elle sera toujours aussi belle un siècle plus tard. » Un cadeau pérenne donc.
Si vous ne savez quel bijou offrir, Bernard Biernaux propose de choisir une perle coup de cœur dans sa boutique namuroise, de la déposer sous le sapin et de revenir avec la personne dessiner, ensemble, son bijou.
3. Tissus précieux tissés près de chez vous
Au départ de pelotes soyeuses, Claudine Frisque conçoit des tissus précieux pour créer des vêtements uniques en laine. Un travail de longue haleine
Piquée par la passion du textile depuis son jeune âge, la Malonnoise Claudine Frisque manie la navette et le peigne avec grande dextérité. Telle une pianiste assise devant son instrument et suivant des partitions, elle jongle entre les pédales et manettes pour faire avancer son ouvrage.
Dans sa coquette fermette située sur les hauteurs de Namur, ses trois imposants métiers à tisser, qui décorent séjour et atelier, révèlent aux visiteurs sa profession hors du commun, vieille comme le néolithique (IVe millénaire av. J.-C.) : le tissage. Sur chacun des métiers, une création de Claudine Frisque est en cours. Une délicate étole en mérinos turquoise, une étoffe en alpaga gris naturel destinée à un manteau ou encore une cape à carreaux. Du textile unique, tissé au départ de fils naturels de grande qualité.
Minutie et technique
Cette envie de créer ses propres tissus pour réaliser des vêtements lui est venue à la découverte d’un métier dans un magasin de couture à Namur. « Je venais acheter une machine à tricoter, se souvient-elle. J’ai finalement opté pour un métier car il me permettrait une créativité infinie, avec le plaisir de mettre en valeur les plus belles laines. »
Après une carrière d’assistante en laboratoire médical, la minutie, la coloration et la technicité du geste répété ne cessent de tramer le quotidien de Claudine Frisque. Depuis quinze ans, elle vit de son artisanat. Dans son atelier-boutique, elle expose ses créations (dès 250 euros) et ses réalisations sur mesure pour le client.
Un travail en duo
Dans cette aventure, son époux André Jeanmart l’épaule avec patience et ingéniosité. Il bricole et ajuste les métiers. Il est aux petits soins du troupeau d’angoras. Et il accompagne son épouse aux foires et ateliers de démonstration. Car le tissage est un métier qui se partage. Avoir conscience du labeur d’assemblage des milliers de fils permet d’apprécier à sa juste valeur une étoffe tissée à la main. « Tendre les 1 200 fils sur mon métier avant de démarrer le tissage nécessite déjà 30 heures. J’avance ensuite à une vitesse de 10 cm par heure. Lors des salons, ce sont les hommes qui se montrent les plus intéressés par ce travail très technique. L’engin est captivant. »
Outre la production de vêtements, Claudine Frisque propose une jolie gamme de pelotes de mohair teintées et filées au départ des toisons de son troupeau : Laine de Mamouche. Idéal pour la création de pulls, cardigans et étoles à la fois chauds et légers. Pour obtenir une fibre des plus soyeuses, elle sélectionne le mohair de ses plus jeunes chèvres, âgées de moins de 2 ans, et y associe 20 % de soie. Régulièrement, Claudine Frisque réinvente la palette de couleurs, qu’elle veut douce et élégante. Ses produits sont disponibles pour la clientèle dans son atelier-boutique (sur rendez-vous). Dans le centre de Namur, les pelotes sont également en vente chez Bergère de France.
Ceci n’est pas un mouton
Que l’on ne s’y trompe pas ! Sous leurs bouclettes d’angelot et leur large carrure se cachent, non pas des moutons, mais les jouettes chèvres de Claudine Frisque et André Jeanmart. Voilà quinze ans que le couple élève des angoras, rustique race caprine, l’unique à donner du mohair, et non de la laine.
Son troupeau qui pâture sur un plateau de Malonne est actuellement constitué de sept chèvres et d’un bouc. Leur robe blanche soyeuse et lustrée est très appréciée des tisseurs pour ses qualités isolantes, tant en été qu’en hiver, sa douceur et sa légèreté.
Deux fois par an, les chèvres sont tondues. L’an dernier, quelque 120 kg de toison ont pu être envoyés en filature. À leur retour, Claudine les vend, les tisse ou les tricote.
Le meilleur de l’alpaga
Mais l’artisane ne se contente pas uniquement du mohair. Pour varier le rendu et la texture de ses précieuses étoffes, elle manie aussi le mérinos (laine de la race ovine mérinos) et l’alpaga, de Belgique et importé d’ailleurs.
À Lima, Claudine a pu se faire une entrée dans l’univers très privé de la filature péruvienne. « Il existe de plus en plus d’élevages de lamas en Belgique, explique-t-elle. Mais l’alpaga belge n’atteint pas les qualités péruviennes. Les lamas du Pérou développent une laine très dense car ils vivent en altitude, en climat aride. De plus, l’herbage y est pauvre, ce qui stimule la pousse. Autre avantage, ils ont beaucoup de jeunes pour fournir le “baby alpaga”, le plus doux des lainages. »
4. De la lingerie fine et unique
Dans son atelier de Jauche, dans le Brabant wallon, Elsa Pinchart crée des pièces de lingerie sur mesure à la main. Un véritable travail d’orfèvre.
Offrir de la lingerie à Noël, une idée assez classique, direz-vous. Mais lorsqu’il s’agit d’une pièce unique réalisée sur mesure, le présent prend une valeur inestimable. C’est là qu’on touche au luxe.
Elsa Pinchart est styliste. Elle crée, dans son atelier de Jauche en Brabant wallon, des sous-vêtements qui correspondent parfaitement aux mensurations et aux souhaits de ses clientes. Elle s’est lancée dans cette aventure il y a deux ans. « Je suis indépendante complémentaire depuis sept ans, à la suite de mes études de stylisme et prêt-à-porter, indique Elsa Pinchart. J’ai effectué beaucoup de partenariats, de défilés et fait de chouettes rencontres. J’ai aussi donné des cours de couture. J’ai touché à plein d’aspects différents de mon métier. Mais je n’étais jamais satisfaite de mes créations. Je me suis rendu compte que le prêt-à-porter n’était pas mon truc, parce que j’aime la dentelle, les nœuds, les détails… mais pas le kitsch. Or, mes créations n’étaient pas modernes. »
Un choix si personnel
Ses amies lui ont conseillé de se lancer dans la confection de robes de mariée. « Ça ne m’inspirait pas non plus. J’ai mis longtemps à trouver mon créneau : la lingerie. Pourtant, ça paraît tellement évident aujourd’hui. » La jeune femme s’est alors lancée dans la lecture d’ouvrages pour se spécialiser dans ce domaine très particulier. « Il n’y a pas d’école de lingerie en Belgique, je suis totalement autodidacte. J’ai aussi travaillé durant un an et demi dans une boutique de lingerie. J’y ai vu ce qui allait et ce qui n’allait pas. »
La styliste a ainsi décidé de lancer sa propre marque, Devine lingerie. « Pour laisser deviner la femme qui est en soi. De mon côté, je dois deviner ce que les femmes souhaitent. J’ai d’ailleurs constaté que très peu d’entre elles connaissent leur taille ou trouvent le bon modèle. »
C’est la raison pour laquelle Elsa Pinchart réalise tout sur mesure. « La lingerie est tellement personnelle qu’il est difficile de la choisir dans un magasin, au milieu d’autres personnes. Ici, c’est plus intime, plus humain. » Et, chaque morphologie étant unique, la créatrice permet de trouver la forme et le modèle qui apportent le confort et l’esthétique à chacune de ses clientes.
Outre les sous-vêtements, Elsa Pinchart propose de petites idées cadeaux originales pour les fêtes, telles que des bandeaux pour dormir, des jarretières, des cols et poignets. « Les bandeaux pour les yeux sont réalisés avec une matière intérieure toute douce et peuvent être personnalisés avec un message que je brode sur la face extérieure. » Les cols de chemisier et poignets, confectionnés en dentelle ou en tissu uni permettent d’offrir une touche finale à une tenue. « Et si on assortit leur couleur à celle des sous-vêtements, cela peut devenir un message coquin, mais discret, à son partenaire. Quant à la jarretière, coordonnée aussi à la lingerie, elle permet de se sentir sexy. »
Elsa Pinchart reçoit sur rendez-vous. « Le premier entretien prend environ une heure, précise la styliste. Je souhaite vraiment que la femme qui vient chez moi se reconnecte à elle-même. Elle parle de son quotidien, de ce qui la dérange – ou pas – dans sa lingerie… » C’est sur cette base que la créatrice conçoit un prototype, qu’elle adapte ensuite aux souhaits de la cliente. « On crée ensemble. Et je la conseille sur les matières, les couleurs. On est dans le bien-être, la féminité et l’acceptation de soi. »
Ses matières, elle les sélectionne avec soin. « Je travaille la dentelle de Calais. Et la soie sur demande, mais je préconise le synthétique car c’est, certes moins luxueux, mais plus solide. On lave la lingerie chaque semaine, la soie ne tient pas sur le long terme. »
L’intérêt de la lingerie sur mesure est que la cliente dispose de son prototype, réalisé une fois, mais qui pourra être réutilisé à l’envi. « On peut varier le modèle selon les saisons, avec des teintes plus claires en été et plus sombres en hiver. Ou changer la matière, le nombre de bretelles. La forme, elle, reste la même car c’est celle qui convient. »
Pour celles qui ne portent pas de soutien-gorge, Elsa Pinchart crée aussi des caracos (tops à fines bretelles) confortables à porter sous un pull, par exemple.
Dès janvier, elle se consacrera à temps plein à la création de sous-vêtements et espère développer la lingerie de noces. « Une lingerie créée pour le voyage de noces. C’est l’occasion de se faire découvrir pour la première fois en tant que mari et femme, un peu comme lorsqu’on dévoile sa robe de mariée. Cela rend ce voyage exceptionnel. »
5. Des bougies artisanales par passion pour la flamme
Cires végétales, parfums de Grasse et verres soufflés localement. Voilà les ingrédients des bougies NuanSé. Rencontre avec leur créatrice à Liège.
Neuf heures du matin, au détour d’une grande avenue de Chênée, dans la brume de décembre. Une vitrine de commerce pétille déjà de lumières, douces et chaudes. À quelques pas de l’entrée flotte dans l’air un parfum enivrant. Un produit unique est ici la vedette : la bougie de luxe de Séverine François.
À l’intérieur de cet atelier, les petites mains de l’artisane et de son employée s’activent depuis 6 h du matin. À quinze jours de Noël, le carnet de commandes se remplit à vive allure. Le concept de Séverine François est simple : des bougies de cire de qualité et parfumées, coulées dans des contenants de verre soufflés par un autre artisan local, Christophe Genard, au Val Saint Lambert (lire en page 26). Le succès est au rendez-vous.
À chacun sa formule
Voici trois ans que cette Liégeoise s’est reconvertie dans la bougie, à la suite d’une proposition blagueuse de son époux, au coin d’une table : « Tu emmagasines tellement de bougies. Et si tu en fabriquais ? Ça nous ferait des économies ! » Elle va relever le défi.
Après 20 années de carrière en ressources humaines, Séverine devient alors artisane et développe sa marque de bougie NuanSé en 2017 dans sa cuisine, puis dans son atelier-boutique dès 2019. Celle qui pensait ne pas être manuelle part se former chez un spécialiste français. « Il n’existe pas de formation professionnelle au métier de cirier, explique-t-elle. Chaque artisan doit trouver sa propre formule. Le choix des mèches, par exemple, en fonction du volume et du diamètre du contenant. De nombreux essais sont nécessaires pour obtenir un produit efficace. Mon temps de mélange des parfums dans la cire reste secret. »
Séverine met en application ses formules au départ de paillettes de cire végétale. Casserole et fouet en main, attentive à sa balance et son sablier, elle ajoute ses parfums élaborés par des « nez » de Grasse. « Mes compositions doivent susciter une émotion. Je voulais que l’on me crée l’impression d’être sur le sable chaud, après une baignade dans l’océan et recouvert de crème solaire. Ils ont réussi à concevoir ce parfum. » Et comme ce parfum, c’est bien l’évasion, la chaleur et la détente qui nous imprègnent quand on allume une réconfortante bougie.
Les bougies de Séverine François semblent destinées à une longue vie. Grâce à la qualité de la cire, tout d’abord. La combustion de la cire d’abeille blanchie mélangée à la cire de soja est de 30 à 35 % plus longue que la paraffine. Cette cire a aussi l’avantage d’être facilement lavable à l’eau chaude (40 °C). À chaque bougie vendue (large gamme de 19,90 à 370 euros), Séverine rappelle à ses clients l’importance de laisser se former la « piscine ». « Lors du premier allumage, veillez à laisser fondre la cire jusqu’au bord du bocal. » Sans quoi elle risquerait de se creuser et de noyer la mèche. Mais NuanSé s’engage également à remplir à nouveau de cire ses contenants ramenés par les clients. « C’est notre service de “re-fill”, unique en Belgique. » Les élégants contenants de 100 ml à 3 litres peuvent retrouver la lumière à l’infini.
6. Le Val Saint Lambert met le cristal belge sur votre table
Entre article de luxe et produit fonctionnel, le cristal a une place de choix sur la table de Noël. Et s’il est belge, c’est encore mieux.
Pour ajouter une touche de luxe à table, rien de tel que du cristal. Mais pas n’importe lequel, celui qui sort tout droit des ateliers du Val Saint Lambert, la dernière cristallerie belge encore en activité. « C’est un des plus beaux cristaux du monde, avec ce reflet bleuté unique qui nous est caractéristique », souligne Constant Beerden, responsable de la production de la cristallerie du Val Saint Lambert, à Seraing.
Le cristal, cette matière rare, difficile à travailler tant à chaud qu’à froid, demande une main-d’œuvre très qualifiée. Aucune formation officielle n’existe en Belgique. Les souffleurs de la cristallerie ont été formés, il y a 40 ans, entre ses murs, et sont devenus des maîtres verriers. « On fait un produit d’exception et on en est très fier », dit Constant Beerden.
Un effet scintillant
Le cristal est intemporel. Translucide, à la cristallerie du Val Saint Lambert, il peut aussi être bleu cobalt, rose, jaune Japon, verre ordinaire, verre Chine et améthyste. La table de Noël idéal ? Un verre de couleur vert Chine pour le vin blanc, un gobelet pour l’eau, un verre translucide pour le vin rouge et on préférera la coupe à champagne à la flûte pour un rendu encore plus sophistiqué.
« Le buvant des verres en cristal est très fin. C’est agréable de mettre le verre à la bouche, c’est ce genre de détail qui fait la différence, dit Constant Beerden. On peut imaginer une table de Noël totalement dressée en cristal. Chaque pièce est taillée de sorte que sa brillance soit à son maximum. Tout ce scintillement apporte la touche finale à l’ambiance de fête. »
Pour une table étincelante, il faut cependant mettre le prix…
Le prix des belles choses
Un verre à vin de la cristallerie varie entre de 60 et 225 euros. Il demande près de deux heures de travail manuel. D’abord soufflé, il est ensuite taillé avec des roues diamantées. « Plus la taille va être faite dans le détail, plus le verre sera cher », explique Constant Beerden. La maison belge exporte partout dans le monde. « Il y a un contrôle qualité très sévère. Les pièces avec le moindre défaut sont brisées », précise le responsable. Un simple verre devient alors une pièce d’art, qui gardera sa valeur avec le temps.
Le verre ne pourra jamais égaler les détails et la finesse du travail du cristal, ni son éclat. La différence principale entre le verre et le cristal est la composition. Si le cristal est constitué d’oxyde de silicium, comme le verre simple, il renferme aussi généralement de 10 à 32 % d’oxyde de plomb. C’est ce dernier qui lui apporte sa transparence et le fait briller bien plus que le verre. Le cristal taillé diffuse la lumière dans toutes les directions. En Europe, le taux de plomb doit atteindre 24 % pour avoir droit à l’appellation de cristal. Ce mélange est utilisé par toutes les grandes cristalleries. Mais aux États-Unis, par exemple, il ne suffit que de 1 %.
Porcelaine, cristal et argent massif pour une table luxuriante
Le trio gagnant pour une table luxuriante ? La porcelaine, le cristal et l’argent massif. « Si vous mangez une tranche de foie gras dans une assiette en porcelaine, elle donnera l’impression d’être plus raffinée que si elle était présentée dans une assiette en faïence, explique Pierre Geers, expert en arts de la table. À la dégustation, on aura plus de plaisir à la manger. » Pour un rendu harmonieux, une table réussie réunit des pièces d’un même service et est dressée dans les règles.
Assiette de place
Pour dresser une table de fête, il faut une assiette dite « de place », une sous-assiette qui restera immobile jusqu’au dessert. Par-dessus, une assiette à dîner, puis une assiette d’entrée et enfin une assiette creuse. À gauche de l’assiette de place, une assiette à pain. « En dressant une belle table, on dit à ses convives qu’ils sont importants », souligne Pierre Geers.
Les couverts
Les couverts sont disposés dans leur ordre d’utilisation, soit de l’extérieur vers l’intérieur. Les couteaux à droite, avec la partie coupante vers l’assiette, et les fourchettes à gauche, avec les dents vers le bas. « C’est devenu une tradition parce que les couverts en argenterie étaient gravés sur leur dos des initiales des convives. Et les dents vers le haut, c’est agressif », explique Pierre Geers. La cuillère aussi est disposée face vers le bas, ça facilite la prise en main. Les couverts à dessert sont, quant à eux, devant l’assiette de place. Une table dressée dans les règles de l’art, c’est déjà un moment de fête.
7. Faire ses propres boules de Noël en verre avec un artisan
Productions uniques, jeux de couleur et de transparence, les boules de verre de Christophe Genard sont suspendues au sapin pour une déco chic.
Dans son atelier à Seraing, face à son four à 1 200 °C, Christophe Genard prélève le verre pour souffler ses boules de Noël. Ses productions délicates et uniques viennent apporter une touche sophistiquée au sapin. À 47 ans, Christophe Genard est souffleur de verre depuis 17 ans. En Belgique, ces artisans se comptent sur les doigts d’une main.
Passionné
Après un début de carrière comme commercial, Christophe Genard est tombé amoureux du verre. « J’ai la satisfaction de travailler cette matière magique qui se transforme avec la chaleur et de créer quelque chose de concret », explique le verrier. Rien ne le prédestinait à devenir souffleur de verre, mais aujourd’hui toute sa vie tourne autour de sa passion.
« Ce qui me fascine, c’est la fluidité de l’état du verre, malléable comme du miel. C’est à chaque fois des surprises, des adaptations et des émerveillements. »
Pour obtenir des pièces uniques, qui se fondent parfaitement dans une décoration intérieure, le souffleur de verre travaille à la demande. « Je fabrique, de façon très précise en termes de colorimétrie et de forme, des pièces au goût du client. » Du sur-mesure total, comme pour les boules de Noël.
La rareté qui fait l’éclat
Dans ses ateliers, pas de production en série. Chaque pièce est une petite œuvre d’art créée sur demande. Ces objets d’exception sont réalisés sans moule.
Elles sont soufflées « à la volée » pour obtenir une forme ronde parfaite. « Pour faire une boule de Noël, il faut beaucoup de maîtrise parce qu’elle doit être exactement ronde. C’est là qu’est la difficulté », précise l’artisan. Ce travail à chaud prend de 7 à 20 minutes par pièce.
Parsemées de poétiques flocons de neige, métallisées, ambrées… ces boules uniques et plus solides que leurs semblables industrielles se vendent à 20 euros la pièce. Et la fantaisie est admise.
« Aujourd’hui, je souffle une commande de trois boules aux couleurs de licorne : fuchsia, mauve et turquoise. Il est aussi possible de graver une boule. On m’a demandé d’écrire “Ouste 2020”. » Lorsqu’elles sont suspendues au sapin, c’est leur rareté dans la décoration de l’arbre qui fait ressortir ces petites pièces d’art. Une dizaine de boules de verre suffisent pour rendre le sapin prestigieux.
Décoré en famille ou seul, le sapin est ce qui va créer l’ambiance de Noël à la maison pendant les semaines qui précèdent le 25 décembre. Pour un rendu moderne, il suffit de suivre quelques règles. Tous les coloris sont possibles, mais trois couleurs maximum. Pour un résultat harmonieux, les boules et ornements sont accrochés autant au bout des branches qu’à l’intérieur de l’arbre. Les plus grosses boules en premier, en commençant par le bas de l’arbre. Ensuite, c’est la guirlande qui va structurer le sapin. Pour un aspect plus sophistiqué, on remplacera la guirlande traditionnelle, touffue, par une plus fine couplée avec une guirlande lumineuse électrique. Pour le haut du sapin, une étoile moderne et minimaliste en métal, par exemple, tandis que le pied peut être habillé d’un plaid.
Journalistes : Nadia CHATER, Maude DESTRAY, Louise DEPUYDT, Aurélie COMPS, Cynthia NEUPREZ
Photos : EdA – Jacques DUCHATEAU – EdA – Aurélie COMPS – Elsa PINCHART – Adobe Stock
Vidéos : Jacques DUCHATEAU
Développeur : Cédric DUSSART
D’autres infos sur le sujet à lire dans le Deuzio, supplément de L’Avenir, du 12 décembre 2020