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L'Avenir
Climat : 7 événements extrêmes d’une année 2022 hors norme2022-12-21T16:13:56+01:00

Climat : 7 événements extrêmes d’une année 2022 hors norme

L’année 2022 a été agitée sur le plan climatique. Outre un été caniculaire sur l’Europe, pluies diluviennes, tempêtes et incendies ont secoué la planète. Rétrospective des douze derniers mois en 7 événements liés à la météo.

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Les « bombes » de pluie endeuillent l’Australie

Durant plusieurs jours début mars, plusieurs états australiens ont tenté de gérer des situations chaotiques provoquées par des inondations meurtrières. Près d’un demi-million de personnes risquaient de devoir être évacuées à l’est de l’Australie.

Un front pluvieux larguant de véritables bombes de pluie a noyé le pays-continent. Treize personnes ont été retrouvées mortes dans la montée des eaux.

« Beaucoup de gens se sont réveillés ce matin pour trouver une grande partie de leur État sous les eaux », a déclaré le Premier ministre de Nouvelle-Galles-du-Sud, Dominic Perrottet. « Si vous faites l’objet d’un de ces ordres d’évacuation, partez s’il vous plaît », a-t-il imploré lors d’une conférence de presse.

Cette pluviosité record est liée au phénomène météorologique de La Nina, fait de variations dans la pression atmosphérique.

L’Australie est en première ligne des effets du changement climatique avec régulièrement des records de chaleur ou de pluviométrie. Ces inondations surviennent deux ans après cette dramatique saison des feux de forêts qui avaient tué 34 personnes.

Les Australiens incités à fuir les inondations

Un été caniculaire fait suffoquer l’Europe

La chaleur a littéralement écrasé une partie de l’Europe cette année, avec de nombreux records de température enregistrés un peu partout. Même dans des lieux peu habitués à voir grimper si haut le thermomètre, la chaleur a joué l’invité surprise.

Au mois de mai, déjà, la France a enregistré un record printanier de chaleur, battant la série de 37 jours consécutifs plus chauds que la normale.

Cet été, les compteurs se sont littéralement affolés. Il n’avait par exemple jamais fait aussi chaud au Royaume-Uni, avec la barre des 40°C qui a été dépassée.

L’Espagne et le Portugal ont suffoqué sous des températures dépassant les 45 degrés certains jours. L’Organisation mondiale de la santé en Europe a annoncé que la vague de chaleur était responsable de 1.700 décès dans la seule péninsule ibérique.

En Belgique, on a connu plusieurs journées records, avec le 18 juin, le 18 juillet, le 19 juillet et le 14 août les plus chauds jamais enregistrés depuis le début des mesures, en 1892. Le 19 juillet, le thermomètre a même atteint les 38,1°C à Uccle, ce qui en faisait le 2e jour le plus chaud jamais enregistré dans notre pays, derrière les 39,7°C mesurés le 25 juillet 2019.

Pour comprendre à quel point les jours de chaleur se sont multipliés ces dernières années en Belgique, nous nous sommes plongés dans les chiffres de l’IRM.

Plus de 90% de la Grande Barrière de corail a subi un « blanchissement »

Au mois de mai, on a appris qu’environ 91 % de la Grande Barrière de corail d’Australie a subi un « blanchissement » en raison d’une vague de chaleur prolongée lors de l’été austral.

Sur les 719 récifs étudiés, 654, soit 91 %, présentent un certain niveau de blanchiment des coraux. C’est la première fois que le plus grand récif corallien du monde est touché par un tel blanchissement au cours du phénomène climatique La Nina, habituellement caractérisé par une température anormalement basse des eaux.

« Le changement climatique s’intensifie et le récif en subit déjà les conséquences », met en garde le rapport de surveillance, qui souligne qu’il s’agit de la quatrième vague de « blanchissement » à frapper le récif depuis 2016.

Entre septembre 2021 et mars 2022, l’autorité maritime de la Grande Barrière de corail, qui a publié cette étude, a procédé à des relevés exhaustifs sur ce récif inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

L’Australie a lancé un plan de protection « Reef 2050 » doté de milliards de dollars après que les Nations unies ont menacé en 2015 de déclasser le site.

Le réchauffement climatique impacte aussi la mer

Ces incendies qui dévorent les milliers d’hectares de forêts

La chaleur qui s’est abattue sur l’Europe et la sécheresse engendrée ont favorisé le départ de nombreux incendies. L’équivalent d’un quart de la Belgique a brûlé dans les incendies en Europe en 2022. C’est le bilan qu’on peut tirer d’un été au bilan particulièrement lourd.

Paysage calciné, température infernale et va-et-vient des canadairs ont rythmé le quotidien estival. Nous étions à peine en juillet que déjà on savait que 2022 serait pire que 2021. 

« Autant d’hectares brûlés cet été », un feu « avale 10 hectares en quelques heures »… difficile parfois de se rendre compte de l’ampleur des incendies.

Même des pays peu habitués aux feux de forêt, comme la Grande-Bretagne où la température a pour la première fois dépassé 40°C, ont vu les surfaces touchées s’envoler. C’est dire si l’année était dramatiquement marquante.

Pour mieux comprendre les chiffres diffusés tout au long de l’année, nous les avons regroupés sur notre carte animée, détaillant les incendies de l’été sur le Vieux Continent.

 

La pire sécheresse «jamais vécue»: il ne pleut plus depuis fin 2020

Quasiment pas une goutte de pluie depuis 18 mois. À Hargududo, village de la région Somali en Éthiopie, les habitants montrent les cadavres desséchés de chèvres, vaches ou ânes, éparpillés non loin des modestes huttes aux toits de chaume.

En ce mois d’avril, théoriquement l’un des plus arrosés de l’année, l’air est brûlant et sec, la terre poussiéreuse et stérile.

Une grande partie des bêtes des quelque 200 familles semi-nomades du village ont péri : « Ceux qui avaient, disons, 300 chèvres avant la sécheresse n’en ont plus que 50 à 60, chez certains […] aucune n’a survécu », explique l’un des villageois, Hussein Habil, 52 ans.

Depuis fin 2020, ici, comme dans d’autres régions du sud du pays, en Somalie ou au Kenya voisins, il n’a pratiquement pas plu. En Éthiopie, cette catastrophe humanitaire s’ajoute à celle engendrée dans le nord par le conflit dans la région du Tigré.

Il ne pleut plus depuis fin 2020

La tempête Ian a fait plus de 100 morts en Floride

Plusieurs tempêtes ont fait la Une de l’actualité cette année. Certains territoires étant plus exposés que d’autres, le phénomène est attendu, mais le nombre de morts reste dramatique.

La tempête Ian a abattu ses vents violents et fortes pluies sur une partie des États-Unis au mois d’octobre. Le bilan des victimes de l’ouragan s’élève à plus de 100 morts.

Le nombre de victimes est de loin le plus élevé dans l’État de Floride, où 101 personnes n’ont pas survécu à la catastrophe naturelle, selon CNN. Quatre personnes ont également été tuées dans l’État de Caroline du Nord. Plus tôt, Ian avait déjà fait trois victimes à Cuba.

Quelque 3,3 millions de foyers et d’entreprises en Floride ont été privés d’électricité après le passage de l’ouragan.

Les assureurs estiment les dommages causés par Ian à au moins 63 milliards de dollars, soit plus de 64 milliards d’euros.

Le bilan de l’ouragan Ian

Le Pakistan submergé par les pluies de mousson

Fin août, le Pakistan a affronté les pires pluies de mousson « depuis 30 ans », qui ont fait plus de 1000 morts, emporté d’innombrables maisons et détruit des terres agricoles vitales.

« Nous assistons à un océan d’eau qui submerge des quartiers entiers », a indiqué la ministre du Changement climatique, Sherry Rehman qui quelques jours plus tôt avait qualifié l’événement de « mousson monstre de la décennie ». « Les effets du changement climatique sont à notre porte », a-t-elle ajouté.

Des dizaines de millions de Pakistanais ont été touchés par l’épisode et les déplacés se chiffraient à 50 millions d’habitants selon François Gemenne, chercheur et spécialiste des questions géopolitiques liées à l’environnement et aux migrations.

« Pour qu’on prenne la mesure de ce chiffre : le record de personnes déplacées par des événements climatiques avait été établi en 2010, avec 38 millions de déplacés… tous pays confondus », explique le chercheur.

Les pires inondations depuis 30 ans

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