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Journalistes: Philippe CARROZZA, Philippe LERUTH, Tom EVRARD

Images: AFP, EdA, www.sonuma.be

Développeur: Cédric DUSSART

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Le minute par minute

Le 6 juin 1944, les Alliés débarquent en force et par surprise en France sur les plages de Normandie alors que les Allemands les attendent beaucoup plus au nord, dans le département du Pas-de-Calais. Une gigantesque opération militaire est lancée.

5 juin, 22H00: Eisenhower assiste à Londres à l’embarquement des parachutistes. Radio Londres vient d’alerter la résistance de l’opération.

6 juin 00H05: Les avions alliés larguent 5 000 tonnes de bombes sur les batteries allemandes le long de la côte.

00H15: Un millier de planeurs atterrissent avec hommes et matériel. Malgré les pertes, ils s’emparent d’un pont stratégique.

De 00H50 à 2H30: Des parachutistes sont largués par milliers sur les côtes normandes. L’un reste suspendu au clocher de Sainte-Mère-Église.

01H15: Des unités allemandes sont mises en alerte, mais le maréchal Erwin Rommel dort. Il ne sera prévenu que vers 10h00.

02H30: Les parachutistes anglais prennent Ranville, au nord de Caen.

05H00: Adolf Hitler dort. On ne juge pas utile de le réveiller, les Allemands ne croyant pas à un débarquement massif en Normandie.

05H58: Les Américains débarquent à marée basse sur les plages Utah et Omaha, Anglais et Canadiens sur celles de Gold, Juno et Sword.

06H45: À Omaha Beach, dominée par des falaises, le débarquement tourne au cauchemar : 2 500 GI’s sur 34 000 meurent ou sont blessés.

07H30: 53 000 soldats britanniques débarquent à Gold et Sword : un millier de morts et blessés.

07H45 et 08H00: À Utah, 23 250 hommes débarquent : 200 sont tués et blessés. À Juno, les Canadiens perdent 878 hommes sur 21 400.

09H30: Eisenhower annonce « le débarquement des armées alliées sur la côte nord de la France».  Hitler sera réveillé à 10 h.

12H00: À Londres, Winston Churchill annonce le débarquement au parlement.

18H00: «La bataille suprême est engagée!», déclare à Londres le général Charles de Gaulle.

Minuit: En une journée, 156 000 alliés ont été débarqués. 11 000 sont tués, blessés ou disparus. Des milliers de civils sont victimes des bombardements.

Edmond se souvient: le débarquement était chasse gardée anglo-américaine

Edmond Schmickrath avait 20 ans le 6 juin 1944. Soldat à la brigade Piron, il rongeait son frein: les Belges n’ont pu débarquer qu’en août!

Edmond Schmickrath est né à Gerpinnes le 6 avril 1924. Il a passé sa jeunesse à Libramont. En 1943, il en a assez des Allemands et se sauve en Angleterre via la Suisse, puis l’Espagne et le Portugal. Après une solide instruction, il débarquera en Normandie comme fusilier d’assaut de la brigade Piron et libérera Bruxelles.

Schmickrath où étiez-vous le 6 juin 1944?

J’étais à l’infirmerie de la brigade à cause d’une sale angine. J’ai appris le débarquement par la radio que j’avais dans ma chambre.

Qu’avez-vous éprouvé à l’annonce de cette nouvelle?

Je n’étais pas content! Je me suis dit qu’ils nous avaient oubliés!

Comment cela?

Nous, les Belges, comme les Français et Hollandais, d’ailleurs, et cela, je ne l’ai su que plus tard, devions rester en Angleterre le temps que les Anglais, Canadiens et Américains mettent le pied en France. Le D-Day leur était réservé. Pas question que nous autres, étrangers, participions à l’action. Nous, notre tâche était de «nettoyer les lieux» après le passage des troupes.

Une tâche si ingrate que ça?

Quand nous avons débarqué au début du mois d’août, le bocage normand était encore extrêmement dangereux. Il restait des poches d’Allemands qui se cachaient bien. Nous avons eu des morts au sein de la brigade.

La montée des extrêmes en Europe et chez nous vous inquiète-t-elle?

Ces gens-là me dégoûtent, mais ne m’effraient pas car il arrivera un moment où les gens comprendront que ce qu’ils racontent, c’est de la foutaise.

«Notre route a été jalonnée de morts»

En 2012, Edmond Schmickrath a témoigné dans le livre Ils m’ont volé mes plus belles années (éd. Weyrich). Voici quelques très courts extraits de cette rencontre.

Le 3 août 1943, Edmond décide de rejoindre l’Angleterre car, dit-il, «notre devoir était de faire quelque chose pour le pays». Il en parle à son père qui marque son accord à la seule condition qu’il n’en dise rien à sa mère. Son plan: gagner Genève, prendre contact avec l’ambassadeur britannique pour obtenir un passeport pour rejoindre Londres en avion, via l’Afrique du Nord.

Il se met en route habillé en travailleur journalier pour donner le change aux gendarmes. Trop dangereux. Il revient en France. Plus question de réessayer par la Suisse. Et pourquoi pas par l’Espagne où il arrive le 16 août après avoir dû négocier avec des contrebandiers. Il est arrêté par la Guarda Civil, jeté dans les geôles atroces de Franco. Libéré en septembre grâce à un subterfuge du consul, Edmond prend une fausse identité, devient Luis Lopez, gagne le Portugal, en décembre et finalement l’Angleterre en janvier 1944. Il y reçoit une solide formation au sein du 1er Groupement indépendant belge en Grande-Bretagne, dans les montagnes du Pays de Galles. C’est dur. Cantonné sur la Côte Est anglaise après son sévère entraînement, il apprend que les troupes alliées ont débarqué le 6 juin, en France. La déception est grande. Il espérait en être. Edmond et son 4e peloton d’assaut de la 3e compagnie débarquent près d’Arromanches. Nous sommes le 5 août 1944.

«Mon groupement était rattaché à la 6° Airborne Division britannique. Dans notre secteur, il fallait faire sauter le verrou que formaient les deux blockhaus de Sallenelles. Je préfère ne pas entrer dans les détails de tout ce qui rend pénible et stressante la lente progression du fantassin pendant les quatre-vingts kilomètres sur le littoral français. Après l’attaque des blockhaus, nous avons été mis au repos deux jours et on a repris la route le 18 août au matin. Nous ne prenions pas les accotements qui étaient probablement minés, nous marchions sur l’asphalte. Pendant les dix jours de combat, notre route a été jalonnée de morts: deux ici, quatre tués là, deux autres qui sautent sur une mine et meurent quelques heures plus tard», termine M. Schmickrath.

Opération Fortitude : un  énorme coup de bluff

Le débarquement a été décidé à l’été 1943. Mais, pendant un an, il a fallu persuader les Allemands qu’il aurait lieu dans le Pas de Calais.

Il y avait bien sûr la question d’« où ? » suivie par celle du « quand ? »

En toute logique militaire, un débarquement allié dans la zone du Pas ce Calais semblait naturellement la plus évidente. « La distance entre les côtes anglaises et françaises est plus courte à parcourir, ce qui permet un plus grand nombre de rotations de navires de ravitaillement, de transports d hommes, etc. Autre avantage : les alliés pouvaient offrir une couverture aérienne maximale aux convois et aux troupes si le Pas de Calais était choisi comme lieu de débarquement. »

Mais voilà, les Allemands disposent exactement des mêmes données, raison pour laquelle ils se sont appliqués à fortifier très densément la région. Ce n’est pas non plus sans raison qu’ils y avaient stationné, entre autres, la redoutable 15e armée, la plus importante du front de l’Ouest.

Plus grandes plages

« En pesant le pour et le contre, les alliés ont estimé que la Normandie et ses vastes plages protégées des vents d’ouest et moins défendues, constituaient le meilleur choix, sans oublier l’effet de surprise. »

Il sera d’ailleurs avalisé à la fin de l’été 1943. Mais le challenge allait être de faire croire aux Allemands, que le débarquement allait avoir bien lieu dans le Pas de Calais, de manière à ce qu’ils y mobilisent toutes leurs forces.

Intoxiquer les Allemands, voilà l’objectif de l’opération Fortitude. Les Alliés vont ainsi installer une fausse armée, constituée de faux chars en bois, canons, en caoutchouc, avions fait de charpentes de bois couvertes de tissus, navires de débarquement factices sont rassemblés dans le Kent, juste en face du Pas de Calais.

Unités factices

« Des mouvements permanents de vrais véhicules, d’importantes mesures de sécurité ainsi qu’un intense trafic de messages radio entre unités qui n’existent pas donnent l’illusion que, vu du ciel ou de la terre, une immense armée se prépare à franchir le Pas de Calais. »

Dans les airs, en 1944, les pilotes de la RAF continuaient d’ailleurs à abattre les avions de combat allemands dans la zone mais laissaient s’approcher – sans excès – les avions de reconnaissance de manière à ce qu’ils puissent prendre (de loin…) des photos de l’armée factice et créditer la thèse du débarquement dans le Pas de Calais.

Sur le terrain, des agents doubles distillent des fausses informations aux services de renseignement allemands.

Parallèlement, et depuis un certain temps déjà, les alliés amassent des informations sur les défenses mises en place par les Allemands.

Dans la nuit du 27 et 28 février 1942 par exemple, un raid mené sur un radar allemand à Bruneval, au nord du Havre, a permis aux Alliés de découvrir que le système de protection des stations radars était identique sur toutes les stations du mur de l’Atlantique. Ce qui a permis de les identifier rapidement lors de la préparation du débarquement.

« Peu après, le 19 août 1942, les alliés mènent un raid sur Dieppe. 6 000 hommes, majoritairement des Canadiens, sont débarqués. Mais l’attaque tourne au cauchemar, Plus de 1 500 soldats perdent la vie et plusieurs milliers sont disparus ou portés disparus. Néanmoins, les experts s’accordent à dire que le raid, bien que dramatiquement meurtrier, a permis de récolter un très grand nombre de renseignements, notamment en termes de soutien aérien, naval, de communications mais aussi sur les manières de faire face aux fortifications allemandes.  »

Dans la nuit du 5 au 6 juin, les bombardements s’intensifient sur le Pas de Calais.  Et une agitation factice est organisée sur les eaux anglaises, en face du Pas de Calais.

Les Allemands, intoxiqués par Fortitude, sont persuadés que le débarquement dans le Pas de Calais va débuter. Et ils ne déplacent donc pas leurs troupes vers la Normandie, dont ils pensent que l’assaut n’est alors qu’une diversion.

Archives vidéos

Ils se souviennent du jour du débarquement : «J’avais des ailes»

« J’ai crié par la fenêtre à des ouvriers qui travaillaient : ‘les alliés ont débarqué !’. Il a lâché sa pelle et on ne l’a plus vu de la journée », « Nous sommes libérés, les voici », « C’était une joie énorme après quatre ans de guerre ».

Voilà quelques-uns des témoignages de Belges, dans l’émission « Jours de guerre » en 1994, ayant vécu l’annonce du débarquement en Normandie. Ils se souviennent de l’annonce et des moments qui ont suivi. Des souvenirs qui ravivent de l’émotion et qui perpétuent la mémoire de ces civils qui ont vécu l’atrocité de la guerre.

Libération de Courtrai : avec une famille qui héberge des soldats anglais

Début septembre 1944, Courtrai est libérée. Une famille qui a accueilli des soldats anglais livre ses souvenirs de l’époque, conservés notamment dans des films de famille.

On découvre des tranches de vie de l’époque, alors que les loisirs étaient peu nombreux. Moment amusant lorsque les trois soldats se plient à un jeu improbable : faire rouler une cigarette le plus vite possible à l’aide de leur nez uniquement. Pas simple.

Dans nos archives

Nous nous sommes penchés dans nos archives pour retrouver les premiers journaux parus après le débarquement. Le journal « Vers l’Avenir » ne renaîtra que le 8 septembre 1944, lorsque les troupes alliées ont commencé à libérer le territoire belge. Les premiers journaux qui sortent des rotatives à l’époque sont bref, parfois deux pages ou quatre à peine, notamment par manque de papier.

8 septembre 1944 : « Vers L’Avenir » titre « On les a eus ! » en grand sur la première de ses deux pages. Un article précise « Namur est libérée », un autre souhaite « bienvenue à l’armée américaine ».

9-10 septembre : « Hitler est le plus grand ennemi de l’Allemagne »

12 septembre : « En Belgique, la bataille se poursuit sur trois fronts »

21 septembre : « Le Prince Charles , Régent de Belgique » et « Le général Montgomery déclare : la guerre se terminera cette année »

30 octobre : « La Belgique est définitivement et entièrement libérée »

7 novembre : « Où est Hitler ? »

22 décembre : « La bataille continue acharnée en Belgique rédimée et dans les Ardennes »

25-26 décembre : « L’offensive allemande en Belgique et dans le Luxembourg »

28 décembre : « Les Alliés venant du Sud ont rejoint la garnison de Bastogne »

6-7 janvier 1945 : « Les Britanniques et les Américains conjuguent leurs forces pour écraser l’ennemi dans les Ardennes »

10-11 mars : « La guerre contre l’Allemagne est entrée dans sa phase finale »

12-13 mars : « La victoire en Europe n’est plus qu’une question de semaines »

3 mai : « Hitler est mort à Berlin » et « Les derniers jours de l’Allemagne combattante »

8 mai : « La défaite et la décomposition du IIIe Reich s’achèvent »

9 mai : « L’Allemagne vaincue, toutes les forces allemandes ont capitulé inconditionnellement »

Et ensuite vetos, guerre en Irak, et Brexit…

« Comment voulez-vous que nous, Britanniques, nous prenions une position séparée de celle des États-Unis ? […] Sachez-le : chaque fois que nous devrons choisir entre l’Europe et le grand large, nous choisirons toujours le grand large ! »

Dans ses Mémoires de guerre, Charles de Gaulle rappelle cette réplique du Premier ministre britannique, Winston Churchill, qui répond, le 4 juin 1944, à sa critique du projet des Alliés de gérer la France après le Débarquement imminent.

Souvenir

Le général de Gaulle s’en souvient quand, le 14 janvier 1963, il oppose son veto à la candidature britannique au Marché commun. Parce que la Grande-Bretagne, précise-t-il dans une conférence de presse, sera le cheval de Troie des États-Unis en Europe. Et qu’il préfère approfondir le Marché commun, plutôt que le voir, sous influence britannique, se muer en vaste zone de libre-échange.

La même crainte lui fera répéter son hostilité à l’entrée du Royaume-Uni dans la Communauté économique européenne (CEE), le 28 novembre 1967. Malgré la candidature simultanée du Danemark, de l’Irlande et de la Norvège.

Le Royaume-Uni devra attendre le départ du général de Gaulle, en 1969, pour revenir à la charge, et pouvoir adhérer à la CEE.

Persistance

L’analyse de Winston Churchill se confirme, elle, au début 2003 quand le Royaume-Uni de Tony Blair emboîte le pas aux États-Unis de George W  Bush dans leur guerre à l’Irak de Saddam Hussein, accusé, à tort de détention d’armes de destruction massive.

Appuyée par l’Allemagne, la France s’était opposée à cette guerre, par la voix Dominique de Villepin, dans un discours célèbre, prononcé aux Nations-Unies, le 14 février 2003,  où le Premier ministre français avait plaidé, en vain, le contrôle international en Irak.

Le préférence atlantique du Royaume-Uni a sans doute prévalu le 23 juin 2016 avec le référendum sur le Brexit, remporté de justesse (51,89 %) par les tenants de la sortie de l’Union européenne. Appâtés notamment par un possible accord commercial avec les États-Unis, dont le président, Donald Trump, a reparlé cette semaine à Londres.

Le face-à-face du 6 juin 1944 en chiffres

Le Débarquement allié du 6 juin 1944, au nom de code « Neptune », a été le plus grand débarquement de l’histoire en termes de navires engagés. A la fin de la journée, plus de 200.000 hommes vont se trouver face-à-face.

Effectifs: 156.177 hommes (5 divisions d’infanterie et 3 divisions aéroportées) sont débarqués le jour J, dont 10.470 seront tués, blessés ou disparus, selon les chiffres du Mémorial de Caen.

Par mer, environ 133.000 hommes: 58.000 Américains sur les plages Utah et Omaha, 54.000 Britanniques sur Gold et Sword et 21.000 Canadiens sur Juno; 177 Français débarquent aussi sur Sword.

Par air, 23.000 hommes: 13.000 parachutistes américains sont largués sur Utah et 10.000 Britanniques entre l’Orne et la Dives.

Aviation : pendant la seule journée du 6 juin, 11.500 appareils (3.500 planeurs de transport, 5.000 chasseurs et 3.000 bombardiers) survolent les plages normandes et déversent 11.912 tonnes de bombes sur les défenses côtières allemandes.

Les pertes seront faibles: 127 avions perdus et 63 endommagés.

Force Navale : « Neptune » engage 6.939 navires et la force de débarquement proprement dite comprend 4.126 navires et barges constitués en 47 convois. Une partie des transports (les LCA, Landing craft assault) accompliront la traversée à bord de bateaux plus puissants pour n’être mis à la mer qu’au large de l’une des 5 plages de débarquement.

Les autres types de péniches traverseront la Manche par leurs propres moyens, notamment: les LCI (Landing craft infantry), petits transports de troupes, les LCT (Landing craft tanks) qui transportent des chars et des véhicules, les LCVP (Landing craft vehicle personal), les LST (Landing ship tanks), ainsi que les fameux « ducks » (canards), engins amphibies propulsés par une hélice.

20.000 véhicules et un millier de chars ont ainsi été transportés.

La flotte logistique: 736 navires auxiliaires et 864 navires marchands pour le transport de vivres, munitions et les hôpitaux flottants. Parmi les navires marchands, 54 blockships seront coulés pour former des rades artificielles.

L’escadre de combat: 137 navires de guerre dont 7 cuirassés, une vingtaine de croiseurs, 221 destroyers, frégates, corvettes, 495 vedettes, 58 chasseurs de sous-marins, 287 dragueurs de mines, 4 poseurs de mines, 2 sous-marins.

Effectifs allemands: un peu moins de 150.000 hommes de la 7e armée sont stationnés en Normandie et environ 50.000 dans la zone de débarquement:

A proximité des plages, une seule division blindée, la 21e, au sud-est de Caen, et 6 divisions d’infanterie.

Deux autres divisions blindées, la 12e SS (Hitler-Jugend) et la division Panzer-Lehr, sont respectivement près d’Evreux et vers Alençon-Le Mans.

Trois autres divisions – 1ère SS, 2e et 16e – se tiennent au nord de la Seine, aux environs de Mons, Péronne et Senlis.

– Aviation : Une bonne partie des appareils vient d’être envoyée sur le front Est. Restent quelques dizaines de bombardiers et chasseurs.

– Marine: 30 vedettes, 4 destroyers, 9 torpilleurs, 35 sous-marins.

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