L'Avenir
13 affaires judiciaires marquantes de la rentrée 20222022-09-26T13:45:14+02:00

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Andenne

Il reconnaît le parricide

La cour d’assises de Namur entamera le 24 octobre le procès de Laurent Badot. Né le 5 juin 1992, il est accusé du meurtre de sa mère, Myriam Badot, commis en juin 2020 à Andenne. Le corps de la victime avait été retrouvé le 11 juin couvert d’hématomes au numéro 5 de la rue Sous-Stud. Celle-ci aurait reçu des coups pendant plusieurs heures.

Le jeune homme s’était par le passé montré à de nombreuses reprises violent avec sa mère, qu’il n’avait plus le droit d’approcher. Il réclamait fréquemment de l’argent à celle-ci afin de financer sa consommation de drogue, il lui portait souvent des coups et dégradait son domicile.

La police était déjà intervenue à plusieurs reprises au domicile de Myriam Badot. L’accusé a été inculpé de parricide suite aux faits, qu’il a reconnus, notamment lors de la reconstitution.
Le jury sera constitué le 19 octobre à 14h00 ; la session sera présidée par Philippe Gorlé.

Namur

Un ado passé à tabac

Le 5 septembre, le tribunal correctionnel de Namur rendra son jugement à l’encontre de trois jeunes prévenus, contre qui des peines de 10, 8 et 7 ans ont été requises le 11 août dernier.

Le 11 octobre 2021 à Namur, Ethan, 15 ans, a été passé à tabac par 5 personnes, 3 jeunes majeurs, et 2 mineurs. Son tort ? Avoir noué une relation avec une jeune belge d’origine tchétchène de son école. Ethan avait déjà été mis en garde une semaine auparavant.

Ethan, après avoir été obligé de présenter des excuses à genoux, aurait reçu une cinquantaine de coups sur tout le corps, principalement au visage. Une scène épouvantable, qui a été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux, avant d’être effacée. Hospitalisé, Ethan ne parvenait plus à ouvrir la bouche ni les yeux, son visage était déformé par les coups reçus.

Couvin

Sévèrement brûlée dans sa douche

Le 6 septembre, le tribunal correctionnel de Dinant entendra un représentant d’une institution couvinoise qui accueille des personnes présentant une déficience mentale.

Le 11 mai 2016, l’un de ses résidents a été grièvement brûlé au moment de prendre sa douche.

Comme l’explique le psychologue, le système de température de l’eau aux étages supérieurs posait problème depuis un certain temps. L’eau était beaucoup trop chaude, si l’on se réfère aux propos du substitut Barbara Marganne : « L’eau était entre 55 et 57° ». Du moins lorsqu’on ouvrait le robinet. Par la suite, la température devenait normale. « C’était le système qu’on avait trouvé à l’époque », précise un des témoins.

L’éducateur poursuivi reconnaît les faits mais les circonstances font qu’il s’est retrouvé seul, dans une salle de douche, sans pouvoir intervenir. « C’était le dernier patient. Il bougeait dans tous les sens. Il s’est retrouvé coincé avec le cordon de la douche. Je le tenais par le bras et de l’autre j’essayais d’atteindre le mitigeur ».

La personne brûlée par le jet, un autiste adulte, a dû être hospitalisée. Le tribunal souhaiterait à tout le moins entendre un des responsables de l’ASBL qui, pour par la voix de son avocat, conteste la prévention.

Annevoie

Il le percute deux fois avec sa camionnette

Le 10 novembre, le tribunal se penchera à nouveau sur le cas de Johnny Obrecht, poursuivi pour homicide volontaire avec l’excuse de provocation.

Le 7 avril 2018, il a tué Luc Hallin, un Profondevillois de 52 ans, devant le café « Chez Mireille » à Annevoie en le percutant à deux reprises avec sa camionnette.

Luc Hallin, ivre avec plus de 4g d’alcool dans le sang, lui aurait couru après avec une tronçonneuse.

Lors de l’audience du 10 mars dernier, un psychiatre et une docteure en psychologie ont expliqué comment, via les expertises psychiatriques et psychologiques qui ont été réalisées durant l’instruction six mois après les faits, ils sont arrivés à la conclusion que Johnny Obrecht se trouvait dans un « état de dissociation significatif », ce qui aurait altéré son processus de décision. Les différentes parties, qui avaient déjà plaidé et requis, vont pouvoir réagir aux propos qu’ils ont entendus ce jour-là.

Forchies-la-Marche

Un ancien commissaire à la barre

Francis Vandy est poursuivi pour un double assassinat commis à Forchies-la-Marche. Son procès débutera le 26 septembre. L’ancien commissaire de la police fédérale de Charleroi est accusé d’avoir assassiné deux personnes qui pêchaient dans son étang à Forchies-la-Marche (Fontaine-l’Évêque).

Le 29 août 2019, Maria Ghelmegeanu se rend à la police de Bruxelles-Ouest pour signaler la disparition de son époux Gabriel. La veille, ce dernier s’est rendu à la pêche avec son frère, Constantin Tomescu, lequel avait choisi un étang situé à Forchies-la-Marche, en Hainaut, non loin de son ancienne maison.

Des fouilles sont menées par la police, laquelle découvre deux corps sans vie dans un bosquet proche de l’étang. Il s’agit bien des deux Roumains disparus. Les policiers relèvent des traces de sang et des projections. Du matériel de pêche est retrouvé près de l’étang appartenant à un commissaire de police à la retraite, Francis Vandy, et son épouse.

Le 13 janvier 2020, Francis Vandy passe aux aveux. Il déclare « avoir tué pour ne pas être tué » par les hommes qui pêchaient dans son étang. Il a maintenu cette version lors de la perquisition organisée le 27 mai 2020.

Courcelles

Double assassinat

Le 10 octobre, débutera le procès d’Alfredo Scuvera, accusé de deux assassinats, de vols et d’avoir utilisé un mineur de moins de seize ans pour commettre ses crimes.

L’arme utilisée dans les deux cas est un calibre 9 mm détenu sans autorisation.

Les victimes sont Olivier Lauwers, tué durant la nuit du 15 au 16 décembre 2019 à Courcelles, et Jérôme Thiébaut, tué le 17 décembre 2019 à Jumet.

L’homme est passé aux aveux et a confirmé être l’auteur des assassinats. L’arme ayant été utilisée a été découverte, enterrée sur un terrain, grâce aux indications fournies par le suspect. Le demi-frère de celui-ci, âgé de 15 ans, a également été interpellé et a avoué qu’il était présent sur les lieux du double assassinat en compagnie de son frère.

Les deux victimes avaient une dette vis-à-vis du principal suspect
« Il s’agit d’un double assassinat sur fond de stupéfiants. Les deux victimes avaient une dette vis-à-vis du principal suspect », signale Sandrine Vairon, procureure de division de Charleroi. D’après le parquet, le demi-frère passait beaucoup de temps en compagnie de son grand frère.

Herstal

Tué d’un coup de couteau dans le cœur

Le premier procès du côté de Liège se déroulera dès le 19 septembre. Chloé Stevenin, une Liégeoise âgée de 24 ans, est accusée d’avoir tué son compagnon Thierry Vanderveck (41 ans) le 10 décembre 2017 à Herstal.

Le couple aurait régulièrement connu des tensions. « Plusieurs témoins ont déclaré que Thierry Vanderveck s’était déjà montré violent avec Chloé Stevenin », indique Me Reynders qui assure la défense de la jeune femme aux côtés de Me Simonis.

Ce soir-là, les protagonistes avaient bu et Thierry Vanderveck avait consommé des stupéfiants. Une altercation a débuté. Une dispute particulièrement violente. « Il l’a attrapée par les cheveux et l’a saisie à la gorge. Elle a pris ce qu’elle a trouvé, c’est-à-dire un couteau. Elle ne lui a porté qu’un seul coup, qui a touché le cœur. » L’Amaytois s’est écroulé sur le sol, les secours n’ont rien pu faire pour le sauver.

Thierry Vanderveck avait lui-même été condamné par la cour d’assises en janvier 2007 pour deux homicides.

Esneux

Le vol tourne au drame

Pascal Van Dyck, un SDF âgé de 51 ans, est accusé d’avoir tué en juillet 2020 une dame âgée de 89 ans à la Roche aux Faucons (Esneux).

L’homme avait été arrêté alors qu’il se trouvait au volant d’une voiture signalée volée. Il s’agissait du véhicule de la dame âgée de 89 ans, découverte sans vie. Les policiers ont également retrouvé deux cartes bancaires appartenant à la victime.

L’autopsie pratiquée sur le corps de la victime a révélé qu’un coup lui avait été porté avec un objet contondant au niveau du visage.

Liège

Poursuivi pour un décès lors d’une guindaille

Le tribunal correctionnel de Liège poursuivra le 16 septembre l’examen du dossier de cinq étudiants qui encourent jusqu’à 10 ans de prison après le décès d’Axel Leroy, un de leurs condisciples, lors d’une guindaille la nuit du 30 au 31 octobre 2018.

Ils sont accusés d’avoir sciemment amené la victime à l’ivresse.

La victime, un étudiant en haute école à Liège, avait participé à un « rallye » alcoolisé et était encadrée de ses cinq parrains de baptême. Après avoir bu de l’alcool en quantité massive et de manière rapide, le jeune homme s’était effondré vers 2h40.

Un expert toxicologue avait confirmé que le jeune homme décédé présentait une alcoolémie se situant entre 2,2 et 2,3 grammes par litre de sang au moment de son décès tandis que le médecin légiste avait évoqué un décès survenu en raison de l’inhalation massive de vomissures dans les voies respiratoires.

Châtelineau

Poursuivie pour deux tentatives d’assassinats

Jonathan P., Steve L., Florence D. et Jessica Q. sont suspectés de deux tentatives d’assassinat sur l’amant de Florence D. la nuit du 10 au 11 mai 2019, à Manage et la soirée du 24 mai 2019 au domicile de la victime, à Châtelineau. Seule Florence D., la maîtresse de la victime à l’époque, est poursuivie pour les deux tentatives.

La nuit du 10 au 11 mai 2019, Jonathan P. et Jessica Q. ont déboulonné les deux roues côté passager de la voiture de la victime et Jonathan P. a également profité de l’occasion pour sectionner le câble du frein à main. Quinze jours plus tard, la victime a été très gravement touchée à la tête par arme à feu au sein de son domicile à Châtelineau lors d’une seconde tentative d’assassinat. Selon le ministère public, les faits commis contre l’amant de Florence D. ont été commandités par cette dernière. La maîtresse de la victime aurait, moyennant une somme d’argent, chargé les co-prévenus de commettre les premiers faits à Manage.

Le 4 mai dernier, le dossier avait été plaidé en partie, avant une remise à la suite de l’absence dans le dossier d’un procès-verbal d’une reconstitution technique pour la scène à Châtelineau. Une nouvelle date de plaidoirie a été fixée au 19 octobre prochain.

Morlanwelz

SNCB et Infrabel poursuivis

La SNCB et Infrabel sont poursuivis pour coups et blessures involontaires et homicides involontaires ainsi que pour des préventions liées au bien-être au travail à la suite d’un double accident survenu en l’espace de quelques minutes à Morlanwelz et à Strépy-Bracquegnies (province de Hainaut).

Deux ouvriers d’Infrabel ont perdu la vie, le 27 novembre 2017, après avoir été percutés par une automotrice qui s’est détachée lors d’un remorquage.

Le 27 novembre 2017, vers 07h00, un premier accident de train avait eu lieu à hauteur du passage à niveau de la chaussée de Mariemont à Morlanwelz. Un véhicule immobilisé sur le passage à niveau avait été percuté par un train de la ligne 112 Marchienne-au-Pont – La Louvière. Le train de relevage était arrivé sur place vers 14h45 et le désaccouplement des deux automotrices qui composaient le train accidenté s’était révélé impossible. Le remorquage des deux automotrices vers la gare de Piéton avait donc été décidé. « Entre-temps, une équipe d’Infrabel est intervenue sur place pour réparer les dommages occasionnés à la voie sur le lieu du premier accident. À 19h44, une des deux automotrices s’est détachée et a dévalé la pente en sens inverse sans personne à bord, sans frein, sans faire de bruit et sans le moindre éclairage pendant la nuit. Deux ouvriers d’Infrabel ont perdu la vie après avoir été percutés par le train qui s’est détaché du convoi alors qu’ils travaillaient sur la voie. Vers 20h05, l’automotrice a percuté un train blessant plusieurs personnes à Strépy-Bracquegnies », avait indiqué l’auditeur du travail lors du réquisitoire le 23 juin dernier.

Le ministère public avait requis des amendes de 35.000 euros pour la SNCB et de 30.000 euros pour Infrabel. Une suspension du prononcé et un acquittement avaient respectivement été plaidés par les deux prévenus. Le jugement sera prononcé le 17 octobre 2022 à 14h00.

Bruxelles

Le « méga-procès » de terrorisme

La cour d’appel de Bruxelles a la lourde tâche, cette année, d’organiser l’un des plus importants procès que la Belgique ait connus, en termes d’ampleur du dossier, de gravité des faits et d’impératifs de sécurité.

En effet, la cour d’assises jugera, dès le 13 octobre, dix hommes accusés d’être auteurs ou coauteurs des attaques terroristes du 22 mars 2016, qui ont coûté la vie à 16 personnes à l’aéroport de Bruxelles-National à Zaventem et à 16 autres dans la station de métro Maelbeek à Bruxelles.

Avant cela, une audience préliminaire est fixée le 12 septembre, destinée à dresser la liste des témoins à entendre, et trois jours avant d’entamer les débats, soit le 10 octobre, aura lieu le tirage au sort de 36 jurés, soit 12 effectifs et 24 suppléants.

Le procès se tiendra sur un vaste site à Haren, dans des bâtiments qui étaient occupés par l’OTAN jusqu’en 2018. Ils ont été reconvertis en un palais de justice, le « Justitia ». Une grande salle d’audience a été aménagée, ainsi que des cellules, une salle de presse, des salles d’accueil pour les victimes et d’autres pour les témoins cités à comparaître. Ce procès mobilisera durant six à neuf mois, outre d’importants effectifs policiers, de nombreux membres du personnel de la cour d’appel (juges, greffiers et huissiers), qui pâtit déjà d’une pénurie de moyens humains.

Forest

Traitements inhumains et dégradants à la prison

La cour d’appel rendra son arrêt le 23 septembre dans le dossier concernant des faits de traitements inhumains et dégradants commis sur des détenus de la prison de Forest, en 2014 et 2015. Ce sont 14 agents pénitentiaires qui figurent sur le banc des prévenus.

L’enquête dans cette affaire avait débuté en 2015 après que des plaintes eurent été déposées par des détenus pour violences répétées, perpétrées par des gardiens, à la prison de Forest. Les agents visés par les plaintes étaient alors en service depuis plusieurs années dans l’aile D et à l’annexe psychiatrique de la prison. Pendant deux ans au moins, c’est l’omerta qui a été la règle parmi les agents, mais en 2015, à la suite des plaintes, les faits ont été dénoncés.

Surnommés les « SS » par des détenus, des agents auraient considéré comme un jeu le fait de les insulter, de les humilier ou de les provoquer, organisant des paris sur le nombre de prisonniers qu’ils parviendraient à envoyer en cellule d’isolement sur une journée. Ils auraient aussi coupé régulièrement l’électricité ou fermé l’eau des douches alors que les détenus étaient en train de se laver.

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